Retour sur 2018
Je pourrais faire semblant de me plier à contrecœur à l'exercice du bilan de l'année, mais bon... j'aime bien ça.
Travail oblige, j'ai chroniqué un peu moins de romans que les années précédentes, un peu plus de 80, si je ne m'abuse. Du coup, on pourrait se dire que j'ai privilégié la qualité à la quantité. Eh bien, pas forcément. Des fois en le faisant exprès et d'autres sans m'en aviser. On ne peut pas gagner à chaque fois lorsque l'on choisit de lire un livre.
Bref, c'est parti pour les lectures marquantes de l'année. Je vous préviens, je fais ça un peu comme ça vient avec un classement tout à fait aléatoire. Et comme j'ai parfois la mémoire courte, il y a des chances pour qu'il y ait plus de livres lus ces derniers mois qu'en début d'année. Et puis, oui, aussi, j'ai laissé de côté les bouquins bardés de prix, parce que je ne vois pas trop quoi ajouter.
En avant.
La première catégorie qui me vient à l'esprit est celle des livres qui ne vous font pas du tout aimer la vie en caravane. Dans des styles très différents, je classe là-dedans le très rigolo Pension complète, de Jacky Schwartzmann, et le pas vraiment marrant Le poids du monde, de David Joy.
Place ensuite au retour de l'auteur dont on pensait qu'il était mort et qui, peut-être, en fait, l'est vraiment. C'est bien entendu l'inespéré Un soleil sans espoir de Kent Anderson et le formidablement humaniste Jacqui, de Peter Loughran.
Il y a aussi les romans qui sont venus nous rappeler combien l'adolescence est vraiment le plus bel âge : L'été circulaire, de Marion Brunet, Les mauvaises, de Sévérine Chevalier et la Petite gauloise, de Jérôme Leroy.
Cette année, nombreux ont été ceux à souhaiter la mort du chef de l'État. Ça n'est pas bien et, de toute évidence, le passage à l'acte est illégal (voire répréhensible, on vous aura prévenu). Sauf pour les auteurs de fiction comme François Médéline et Tuer Jupiter (qui vous expliquera - ailleurs qu'ici, j'espère - que de toute façon ça n'est pas le sujet de son livre). Mais même là, dans une œuvre de fiction, certains arrivent encore à se planter dans l'exécution de leur plan. C'est le cas de Lee Child dans La cible était française.
Il existe aussi des romans qui vous donnent envie de courir sans vous arrêter, comme celui d'Ivy Pochoda, Route 62, et d'autres qui vous donnent juste envie de vous asseoir et de faire une petite crise de neurasthénie en vous laissant bercer par leur écriture, comme Rivière Tremblante, d'Andrée Michaud (j'ai bien conscience que là, comme ça, je ne vous le vends pas super bien... lisez la chronique).
Les fans d'attentats (il y en a, l'actualité nous le prouve régulièrement), se laisseront tenter par Nice, l'attentat, la contre-enquête, de l'écrivain-reporter-photographe de mode-musicien-agent immobilier de luxe-scénariste-acteur Alexandre Schoedler. S'ils aiment par contre que le livre soit au moins un peu solide sur le plan des sources et que son intrigue se tienne, ils choisiront plutôt La note américaine, de David Grann.
Les adeptes de la guerre du Vietnam sont nombreux. s'ils sont aussi mycologues, on leur conseillera Jesse le héros, de Lauwrence Millman. S'ils sont plutôt intéressés par l'après-Vietnam, qu'ils aillent donc voir du côté de Central Park ou, mieux encore de Iain Levison et son Pour services rendus. Pour ceux qui sont mycologues mais se contrefoutent du Vietnam et aiment le parmesan, il y a toujours Les ombres de Montelupo, de Valerio Varesi.
Et pour terminer en se replongeant dans la magie des fêtes de fin d'année, rien ne vaut une petite légende. Celle de Santiago, par exemple, ou une véritable plongée dans l'esprit de Noël, les bonnes résolutions, et les vœux sincères de bonne santé avec Évasion de Benjamin Whitmer.
Et puis il y aussi le livre que je n'ai pas réussi à classer, alors je mets juste sa couverture en illustration, mais vous pouvez le lire aussi. On se retrouve la semaine prochaine pour parler de barricades et de beaux gosses avec des orteils siamois.