Mad Dogs, de James Grady
C’est dans le Maine que la CIA accueille dans un lieu secret ses agents devenus inaptes au service à cause de problèmes psychiatrique. Et c’est là que quelqu’un tue le psychiatre chargé des cinq patients en thérapie. Professionnels aguerris, ils savent qu’ils seront à coup sûr les premiers suspects de ce meurtre. C’est pour cela qu’ils décident de fuir afin de retrouver le commanditaire de cet audacieux assassinat. Commence alors une course contre la montre pour cinq malades brutalement sevrés de leurs médicaments.
Dernier roman en date de James Grady, Mad Dogs est aussi celui à l’ironie la plus mordante. Dans le monde de l’après 11 septembre, les espions sont déboussolés, les complots persistent et l’on ne sait plus très bien d’où peut venir la menace. De partout, de nulle part et bien entendu de l’intérieur. Y compris peut-être de l’intérieur de chacun des protagonistes de cette histoire de fous.
S’il ne se départ pas de son sérieux lorsqu’il évoque à travers les histoires personnelles de ses personnages les derniers théâtres d’opérations clandestines de la CIA, du Nigéria à la Malaisie en passant par l’Irak, James Grady laisse place à plus de légèreté durant la fuite rocambolesque de ses héros, offrant au passage quelques scènes proprement hilarantes comme cette veillée funèbre hors du commun ou cet achat de médicaments à des lycéens chargés comme des canassons de calmants, excitants et autres régulateurs de l’humeur.
Menée tambour battant ce road trip en direction de Washington se lit avec plaisir et même une certaine dose de jubilation, ce qui fera oublier une fin un peu trop tirée par les cheveux mais qui permet au moins de servir le discours de l’auteur ; à savoir que les plus fous ne sont pas forcément ceux que l’on enferme et que la vérité, dans ce monde bouleversé, devient une valeur toute relative, ce qui compte n’étant pas ce qui est, mais ce que l’on croit.
Roman à part dans l’œuvre de James Grady, Mad Dogs n’est pourtant pas un livre mineur, quand bien même il n’a pas le souffle et l’aspect monumental de La ville des ombres. De quoi passé un bon moment.
James Grady, Mad Dogs (Mad Dogs, 2006), Rivages/Thriller, 2009. Rééd. Rivages/Noir, 2013. Traduit par Jean Esch.
Du même auteur sur ce blog : Les six jours du Condor ; L’ombre du Condor ; Le fleuve des ténèbres ; Steeltown ; Tonnerre ; Comme une flamme blanche ; La ville des ombres ; Les derniers jours du Condor ;