Sombre western : Crépuscule sanglant, de James Carlos Blake

Publié le par Yan

imagesCA0JO2F4.jpgFormidable conteur, époustouflant romancier-biographe des marginaux, de John Wesley Hardin dans L’Homme aux pistolets à James Rudolph Youngblood dans Dans la peau, en passant par Pancho Villa (Les amis de Pancho Villa), James Carlos Blake nous offre avec Crépuscule sanglant un western atypique, sombre et tourmenté.

Dans les années 1830-1840 Edward et John Little, originaires de Georgie, vivent une existence mouvementée. Obligés de déménager en Floride après que leur père à abattu un inconnu qui avait invité leur mère, ancienne prostituée, à danser, ils finiront par tuer leur géniteur à l’instigation de leur mère, qui s’enfuit ensuite. Cet événement fondateur et destructeur amène Edward et John à reprendre la route, ensemble puis séparément, dans le Sud-Est des États-Unis, jusqu’à la frontière mexicaine du Texas. Ils s’engagent dans une épopée violente, faite de règlements de comptes sanglants, de trahisons, de chasses aux indiens, de lynchages et de guerres. Leur père le leur avait bien dit en les envoyant à la recherche de leur sœur : « Le sang retrouve toujours le sang ». Ils finiront donc par se retrouver.              

Comme à son habitude, donc, James Carlos Blake braque les projecteurs sur les oubliés de l’histoire, ces truands de bas étages, perclus de violence et de haine rentrée, sans patrie, qui ont pourtant eux aussi fait l’Amérique. Il en profite aussi pour évoquer l’histoire oubliée en plaçant ses protagonistes en pleine guerre américano-mexicaine et dans la brève République du Texas.

Construit par petites touches, avec une multitude de scènes évocatrices et bien souvent d’une violence inouïe, Crépuscule Sanglant est servi par une écriture sèche, sans fioritures, qui évite à l’auteur de juger ses personnages et précipite le lecteur au cœur de l’action.

Ce roman n’est pas sans rappeler le fabuleux Méridien de sang, de Cormac McCarthy. On y retrouve les mêmes accès de violences, on y sent aussi la sueur et le sang, la merde et la peur. Rien ne nous est épargné… et pourtant, c’est beau. Allez donc comprendre à quoi cela tient… au talent, sans doute.

James Carlos Blake, Crépuscule sanglant, Rivages/Thriller, 2002. Rééd. Rivages/Noir, 2007. Traduit par Laetitia Devaux.

Du même auteur sur ce blog : Red Grass River ; La loi des Wolfe ; La maison Wolfe ; Handsome Harry ;

Publié dans Western et aventures

Commenter cet article

Y
<br /> ça ne va pas être facile de te suivre Yan : j'ai déjà emprunté à la bib le très prometteur "Le ventre de New York", mais je ne peux pas y retourner tous les jours et tous les lire :-) Merci pour<br /> tous ces bons conseils.<br /> <br /> <br />
Répondre
Y
<br /> <br /> Oh! Désolé! Rassure-toi, les chroniques restent en ligne, tu as le temps d'y revenir! ;)<br /> <br /> <br /> <br />