Rétrospective Parker (21) : Comeback
Près d’un quart de siècle après Signé Parker, c’est donc dans une caravane de chantier plantée au milieu du parking d’un stade accueillant un célèbre télévangéliste que l’on retrouve Parker.
Premier volume du deuxième cycle consacré par Richard Stark à son héros, Comeback porte la marque de fabrique classique d’une aventure de Parker : un coup amené par un amateur, un complice qui voudrait garder tout l’argent et une cavale menée à cent à l’heure dans l’espoir d’échapper aux flics, de rectifier le traître et de se faire la malle avec le butin. Tout cela avec à ses trousses, suite à une série ininterrompue de rebondissements, la garde rapprochée du télévangéliste, un flic aux penchants sadiques et le traître lui-même qui voudrait récupérer l’argent du casse.
Il est vrai que, expliqué de cette manière, l’intrigue semble pour le moins alambiquée. Mais n’oublions pas que Stark est aux commandes et que tout est millimétré pour permettre à ces événements a priori anarchiques de s’emboîter parfaitement.
Le plaisir des retrouvailles avec Parker est bien là pour le lecteur comme, vraisemblablement, pour l’auteur. Un auteur qui a fait du chemin et maîtrise sans doute un peu plus que lors du premier cycle les ressorts de son intrigue.
Il en ressort des personnages particulièrement bien brossés, fussent-ils de fugitives apparitions, à commencer par Archibald le télévangéliste prêt à tout pour remettre la main sur son argent et son assistante nymphomane, Tina, ou encore Calavecci le flic qui prend un plaisir pervers à faire souffrir ceux qui tombent entre ses griffes. Quant à Thorsen, le chef de la sécurité d’Archibald, Stark lui réserve un beau numéro de duettiste avec un Parker amené à jouer un rôle pour le moins original.
George Liss, le traître, personnage à la détermination quasi surhumaine, offre de son côté à Parker un adversaire à sa taille jusqu’à un final crépusculaire et angoissant qui parachève ce Comeback réussi qui, malgré quelques irruptions d’un humour pince-sans-rire agréable, se révèle particulièrement noir et laisse éclater de fulgurantes explosions de violences.
Richard Stark, Comeback (Comeback, 1997), Rivages/Thriller, 1998. Rééd. Rivages/Noir, 2001. Traduit par Jean Esch.
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