L’indien blanc, de Craig Johnson
Dans ce troisième volet de ses aventures, Walt Longmire, shérif du comté d’Absaroka, quitte le Wyoming avec son ami Henry Standing Bear le temps d’une escapade à Philadelphie. Sauf que, comme de bien entendu, ce qui n’était au départ qu’un voyage d’agrément et l’occasion pour Longmire de voir sa fille, Cady, avocate dans la ville, tourne au drame. Cady, agressée, se trouve plongée dans le coma. Quand à l’agresseur, bien vite identifié, il semble que quelqu’un l’ait activement aidé à se suicider. Et Longmire de se lancer dans une nouvelle enquête hors de ses terres et avec l’aide d’un mystérieux corbeau… un indien blanc.
C’est un drôle d’épisode que cet Indien blanc qui joue la carte du décalage entre un Longmire que l’on connaît très attaché à l’environnement sauvage et dépeuplé de son comté et la ville de la côte Est dans laquelle il se retrouve à enquêter, mais aussi entre ce cadre urbain et l’apparition de l’indien blanc du titre qui apparaît au départ au mieux comme un archaïsme dans la métropole américaine et au pire comme un illuminé. Il s’agit là de la colonne vertébrale d’un roman à l’intrigue un peu échevelée qui, sans être inintéressante, n’en demeure pas moins à mon sens que le prétexte à installer de nouveau personnages et à donner plus d’épaisseur à d’autres ; bref, à relancer la machine.
Car plus qu’autour de l’intrigue, c’est autour de Cady plongée dans le coma et de ceux qui viennent la veiller – Walt, Henry et la famille de Vic, l’adjointe de Walt originaire de Philadelphie – que tourne le roman. Craig Johnson tresse ainsi de nouveaux liens dont on peut penser qu’ils auront une certaine importance dans volumes suivants.
Si l’écriture, l’humour et la description des caractères que l’on a su apprécier précédemment chez Johnson sont bien là et font de L’indien blanc un roman agréable dans lequel on se plonge avec un réel plaisir, il apparaît donc aussi comme une sorte de pivot dont on pressent – à tort peut-être, allez savoir – qu’il est un peu difficile à détacher du volume suivant que l’on va d’ailleurs s’empresser de lire.
Craig Johnson, L’indien blanc (Kindness Goes Unpunished, 2007), Gallmeister, 2007, 291 p. Rééd. Gallmeister, Totem, 2012. Traduit par Sophie Aslanides.
Du même auteur sur ce blog : Le camp des morts ; Enfants de poussière ; Dark Horse ; Molosses ; Steamboat ; À vol d'oiseau ; La dent du serpent ;