Descente au paradis, d’Éric Jamois
Mat a tout quitté pour rejoindre Gloria, une rencontre de vacances, à Hambourg. Mais la relation entre la jeune conseillère en communication aux dents longues et le joueur invétéré commence à se déliter. Et puis les événements s’enchaînent. Le pub où traine Mat est dévalisé par Mickey, Donald et Pluto. Mat trouve un mafieux bulgare au lit avec Gloria… Dès lors, le jeune homme se trouve entrainé dans une spirale infernale. On n’urine pas impunément dans les bottes en croco d’un truand, pas plus que l’on ne détruire sa voiture ou son stand de hotdogs. Surtout s’il est lié au bourgmestre de la ville en pleine campagne électorale.
Descente au paradis part donc dans tous les sens, entre humour débridé, scènes de violence fulgurantes et classiques histoires de corruption qui ne sont finalement que prétexte à jeter le personnage principal dans une histoire qui le dépasse et au cours de laquelle il va, de maladresse en maladresse, faire exploser le système en tentant de rester en vie.
Mené tambour battant par un auteur qui semble prendre un réel plaisir à dérouler son histoire, ce roman ne manque donc pas de charme et prend résolument le parti d’amuser le lecteur, de le réjouir, en suivant les tribulations de son héros que l’on situera quelque part entre Pierre Richard et Jean-Paul Belmondo (dont une citation, oui vous avez bien lu, ouvre le roman).
Certes, Éric Jamois tend parfois un peu trop à tomber dans l’exercice de style à force de toujours rechercher le bon mot ou la situation la plus improbable, mais la dynamique de ce roman concentré en moins de deux cents pages atténue incontestablement ces petits défauts.
Voilà donc un divertissement qui joue bien son rôle. On se laisse prendre à l’action, on sourit ou rit souvent et, en fin de compte, on finit ce livre sans s’être rendu compte que l’on arrivait au bout. Une bonne surprise au final, donc.
Éric Jamois, Descente au paradis, La Manufacture de Livres, 2012.