Avant la bataille, de Bruno Arpaia

Publié le par Yan

Le bien nommé commissaire Malinconico traîne sa mélancolie dans Naples afin de tenter de résoudre la mort d’un écrivain dans un accident de voiture. Car la victime, qui enquêtait au cœur de la pègre pour les besoin d’un roman avait écrit un manuscrit dans lequel son héros trouvait la mort dans des circonstances étrangement similaires. De sa ville jusqu’au Mexique, le policier va donc courir après les truands, mais surtout après lui-même.

Avant la bataille est un étrange roman dont la brièveté (150 pages) et la fin semblent indiquer qu’il pourrait n’être qu’une introduction à l’histoire qui y est contée, quand bien même Bruno Arpaia y boucle quelque chose qui a d’ailleurs plus à voir avec Malinconico qu’avec son enquête.

Jeté dans une atmosphère grise, une Naples pluvieuse, une île mexicaine désolée et tout juste traversée par un cyclone, Malinconico évolue dans un monde qui semble plus être un écho de ses sentiments que le monde réel. Constamment entouré – de collègues, de femmes, de personnages ambigus dont il se méfie – le commissaire apparaît pourtant totalement isolé. Cela vient ajouter à la mélancolie qui s’accroche à ces lignes une aura vaguement onirique que l’on sent parfois près de basculer dans le mauvais rêve.

Étonnant récit dans lequel on ne sait pas toujours sur quel pied danser ni où cherche à nous entraîner l’auteur, Avant la bataille est un roman un peu déstabilisant que l’on peine à vraiment aimer mais qui arrive néanmoins à vous saisir ; une curiosité littéraire qui sait vous sortir du confort de la lecture pour vous pousser sur un chemin que vous n’auriez pas forcément pris de vous-même. Bref, une drôle d’expérience qui vaut le coup d’être menée. En attendant peut-être une suite qui viendra éclairer tout cela, ou pas, d’ailleurs.

Bruno Arpaia, Avant la bataille (Prima della battaglia, 2014), Liana Levi, 2015. Traduit par Fanchita Gonzalez Batlle. 151 p.

En librairie le 5 février 2015.

Publié dans Noir italien

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