Shooter, de Stephen Hunter
Testostérone, poudre, balles et sens de l’honneur sont au centre de l’intrigue de Shooter. C’est dire si dès la lecture de la quatrième de couverture on sent que l’on est parti pour lire 600 pages d’action un brin décérébrée.
Shooter, donc, c’est l’histoire de Bob Lee Swagger, ancien tireur d’élite des marines retiré au fin fond de l’Arkansas avec ses fusils et son chien. Déterminé à vivre aussi loin des hommes et aussi près de ses armes que possible, le très patriote Bob se laisse convaincre par une organisation proche de la CIA qu’il peut et doit aider à déjouer une tentative d’assassinat contre le président des États-Unis. Mais le héros de guère va vite déchanter en s’apercevant qu’il a été manipulé et qu’il devient un homme traqué.
Dénué d’humour et de second degré, prônant des valeurs telles que la défense de l’honneur de la patrie et du droit de chaque américain à posséder des armes, assez ambigu dans l’ensemble, souvent prévisible et, au final, sans surprise, le roman de Stephen Hunter est pourtant très efficace.
L’auteur mène plutôt bien sa barque après un départ un peu lent mais qui lui permet de vraiment camper ses personnages et leur environnement et jusqu’au dénouement qui traine un petit peu en longueur. En fin de compte, les talents de conteur de l’auteur font que l’on se fait assez facilement attraper même si l’on peut s’agacer parfois des tirades des personnages sur les flingues, l’honneur, etc.
On a lu cent fois ces histoires de manipulations mais il est indéniable qu’elles arrivent encore à fonctionner parfois, pour peu que l’auteur ait un certain talent et que le lecteur accepte d’abandonner momentanément son cerveau.
Stephen Hunter, Shooter (Point of impact, 1993), Éd. du Rocher, 2010. Rééd. Folio Policier, 2012. Traduit par Élisabeth Luc.
Du même auteur sur ce blog : Le 47e samouraï ; Le sniper ; Sept contre Thebes ; Hot Springs ;