Maintenant le mal est fait, de Pascal Dessaint

Publié le par Yan

maintenant le mal est faitCela faisait un moment que l’on attendait le nouveau roman de Pascal Dessaint, depuis Le bal des frelons, l’écrivain se faisait attendre. Le revoilà donc, dans une collection « blanche », cette fois. Il faut dire qu’avec Maintenant le mal est fait, Dessaint, s’il conserve une atmosphère bien sombre ne s’aventure pas du côté du polar ni du roman noir stricto sensu.

C’est à nouveau un roman choral que nous offre aujourd’hui Pascal Dessaint qui quitte le Sud-Ouest et le Nord pour s’aventurer en Normandie, près de la mer. C’est là qu’un groupe d’amis quadragénaires se trouve confronté à la mort de l’un des leurs. Et d’essayer de comprendre, chacun à sa manière, avec son regard, ses propres désirs, sa façon d’appréhender la vie, comment ils en sont arrivés là.

Homme, femme, adolescente, Dessaint se glisse tour à tour dans la peau de chacun avec aisance et délicatesse pour broder autour de ses thèmes de prédilection : la nature, omniprésente, fragile mais encore vivace, la marche parfois destructrice du progrès quand il n’est porté que par la seule ambition et la recherche aveugle du profit, et, surtout, les relations entre les gens, la manière dont elles peuvent se tendre, dont les liens se distendent parfois, comment elles peuvent être douloureuses, décevantes ou enrichissantes. La vie quoi… dans une société en crise qui manque de plus en plus d’argent mais qui veut consommer (ce qui donne lieu à une formidable scène de pillage de porte-conteneurs) dans laquelle on peine parfois à trouver sa place.

De prime abord grave, désenchanté, pour tout dire très peu primesautier, si on le compare à son précédent opus, ce roman de Pascal Dessaint, pour peu que l’on gratte un peu se révèle toutefois moins désespéré qu’il en a l’air. Sans illusion sur la nature humaine, il démontre un véritable amour de l’auteur pour les humains et pour la nature. Et l’on se dit que sous l’aspect indéniablement mélancolique que laisse apparaitre ce roman dès son titre, Pascal Dessaint est sans doute un incorrigible optimiste.  

Pascal Dessaint, Maintenant le mal est fait, Rivages, 2013.

Du même auteur sur ce blog : Le bal des frelons, Les voies perdues, Les derniers jours d'un homme, Les paupières de Lou, Le chemin s'arrêtera là,

Publié dans Littérature "blanche"

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