Indomptable, de Vladimir Hernández

Publié le par Yan

Jeune ingénieur cubain, Mario Durán a, avec son ami Rubén et comme beaucoup de ses compatriotes, eu recours au système D pour mettre du beurre dans les épinards (ou même juste des épinards dans l’assiette). Une combine de détournement de connexion internet lui a finalement valu de partir en prison. Et les prisons cubaines telles qu’elles sont ici présentées par Vladimir Hernández n’ont rien à envier aux prisons turques de Midnight Express. Pas le genre d’endroit dont on ressort totalement indemne… si on en sort. C’est dire si Mario est surpris quand, loin du terme de sa peine, on vient lui dire qu’il est finalement libéré. Mais tout à un prix. Si Mario sort, c’est grâce à Rubén qui, depuis une autre aile de la prison, a négocié avec quelqu’un de haut placé leur libération en échange de leurs services lors du cambriolage d’une grosse entreprise d’État.

C’est juste après le casse que commence Indomptable, alors que Mario s’extrait difficilement d’une tombe de fortune dans laquelle leurs complices l’on balancé avec le cadavre de Rubén. Et c’est peu dire que Mario n’est pas content. Le voilà donc parti pour une vendetta sauvage au cours de laquelle il va tenter de remonter jusqu’à celui qui tire les ficelles depuis le début.

On l’a compris, Indomptable ne va pas faire dans la dentelle. Pas dénué d’un certain exotisme pour le lecteur français grâce à une description en arrière-plan de la société cubaine, le roman de Vladimir Hernández n’a pas pour autant pour but d’offrir une analyse approfondie de la situation du pays. Le choix d’Hernández, incontestablement, c’est l’action. Si l’on veut en apprendre plus sur Cuba, on se tournera plutôt, toujours chez Asphalte, vers La Havane Noir ou vers les romans de Lorenzo Lunar. L’auteur remercie d’ailleurs en ouverture Manuel Vásquez Montalbán, certes, mais aussi et surtout Elmore Leonard et Donald Westlake. Et c’est surtout à ce dernier, en particulier à la série mettant en scène Parker écrite sous le pseudonyme de Richard Stark, que l’on pense à la lecture d’Indomptable. Comme souvent chez Stark, le coup infaillible finit par foirer à cause de l’avidité de complices et à leur trahison, et le héros, peut disposer à faire des sentiments, décide de récupérer l’argent et d’éliminer ceux qui se mettent en travers de son chemin.

On pourra certainement rester dubitatif, malgré quelques explications en lien avec son enfance, sur la manière dont le petit ingénieur devient un exécuteur aussi organisé qu’entraîné, mais on se laisse finalement embarquer assez facilement dans cette histoire de vengeance. C’est rugueux, sans temps mort, très violent et bien mené. De quoi se défouler.

Vladimir Hernández, Indomptable (Indómito, 2016), Asphalte, 2017. Traduit par Olivier Hamilton. 250 p.

Parution le 19 octobre 2017.

Publié dans Noir latino-américain

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