La madone de Notre-Dame, d’Alexis Ragougneau

Publié le par Yan

lamadoneAu matin du 16 août une jeune femme est trouvée morte dans les travées de la cathédrale Notre-Dame de Paris. La veille, lors de la procession mariale, cette jolie fille court vêtue s’était fait remarquée et un incident avait éclaté. Pour les enquêteurs du Quai des Orfèvres voisin comme pour le père Kern, le voile de mystère qui semble recouvrir la victime va être difficile à soulever et réserve quelques mauvaises surprises.

Le premier roman d’Alexis Ragougneau commence comme un polar « whodunit » tout ce qu’il y a de plus classique associé à une description gentiment impertinente de l’envers du décor de l’usine à touristes mais encore lieu de culte qu’est Notre-Dame. Abordée avec humour cette première partie exposant les faits lance agréablement le roman. L’arrivée de personnages obéissant aux stéréotypes du genre – le prêtre portant le poids d’une culpabilité ancienne, le flic désabusé et carrément salaud, la jeune procureur traumatisée par un drame personnel – ne vient pas briser le charme et, même, concourt à installer une ambiance qui, pour n’être pas foncièrement originale à tout de même pour elle d’être bien maitrisée et, partant, plutôt séduisante.

Le reste du roman, jusqu’au dénouement final, pas vraiment surprenant et assez prévisible pour les habitués du genre, est sans doute un ton en dessous, Alexis Ragougneau se concentrant sur le personnage du père Kern et délaissant plus ou moins ceux de Claire Kauffman, la procureur, et Landard le flic sans états d’âmes dont le côté abject pouvait laisser espérer des développements intéressants et sortant un peu plus des sentiers battus.

On l’aura compris, La madone de Notre-Dame n’est certainement pas le grand polar de l’année, mais il n’en demeure pas moins qu’il s’agit d’une première incursion dans le genre plutôt réussie par un auteur qui, comme beaucoup ont sans doute trop tendance à vouloir le faire, n’a pas cherché à en chambouler, retourner ou « faire exploser » les codes, mais en use avec ce qui semble être un plaisir communicatif. Vite lu (200 petites pages), divertissant, le roman d’Alexis Ragougneau est une agréable petit découverte.

Alexis Ragougneau, La madone de Notre-Dame, Viviane Hamy, coll. Chemins Nocturnes, 2014.

Publié dans Noir français

Commenter cet article