Gōkan, de Diniz Galhos
Un tueur américain raciste lâché dans les rues de Tokyo qui élimine des yakuzas, une garagiste capable de tuer trois types à l’aide d’une baguette, un universitaire français à la recherche de la bouteille de saké de Quentin Tarantino, un yakuza déterminé à se faire découper une phalange.
Voilà résumé, en gros, le roman de Diniz Galhos. On s’en serait douté, tous ces personnages vont être amenés à se retrouver à un moment ou un autre.
Galhos ne dissimule pas ses influences. Même si aujourd’hui – et nous avons déjà eu l’occasion d’en parler – la référence à Tarantino est devenue la tarte à la crème du polar, elle est ici prégnante et, disons le tout de suite, plutôt bien exploitée. On nous indique par ailleurs que Diniz Galhos est le traducteur du Livre sans nom. De là à voir une influence des histoires de l’auteur anonyme dudit livre sur Gōkan, il n’y a qu’un pas que l’on franchit allègrement. À ceci près que Diniz Galhos écrit autrement mieux que l’auteur qu’il traduit.
C’est donc une histoire calibrée pour le cinéma que déroule Galhos avec un enthousiasme communicatif et en rendant hommage à Tarantino, scènes et dialogues évoquant tour à tour Kill Bill, Pulp Fiction ou True Romance (en particulier la confrontation finale concernant ce dernier film).
Cela fait de Gōkan un roman sans grandes surprises pour les amateurs du cinéaste et de ses émules mais qui gagne l’adhésion du lecteur par ses dialogues décalés, ses scènes d’action dépourvues de réalisme et, au final, un ensemble bourré d’énergie et jubilatoire, condensé en 200 pages (et il n’en aurait sans doute pas fallu plus).
Bref, voilà la version livresque d’une série B de bonne qualité. Pas de message particulier, juste de l’action et beaucoup de second degré. Du pur entertainment. Ni plus, ni moins.
Diniz Galhos, Gōkan, Le Cherche Midi, coll. Neo, 2012.