Un monde meilleur (Les Brillants, II), de Marcus Sakey

Publié le par Yan

C’est sans impatience mais avec tout de même un peu d’envie que l’on attendait le deuxième tome des Brillants, de l’américain Markus Sakey.

Le premier volume, efficace, mettait en place personnages et éléments de l’intrigue. Pour rappel, Sakey, dans sa trilogie, met en scène notre monde actuel dans lequel, toutefois, quelque chose a changé. Dans les années 1980 ont commencé à naître des personnes possédant des dons exceptionnels. Ces Brillants, qui représentent 1% de la population mondiale, suscitent bien entendu la méfiance des 99% restant, qui craignent d’être asservis par ceux qui apparaissent comme une élite. De là, une ségrégation vis-à-vis des Brillants et, en réaction, la mise en place de mouvements revendicatifs. Le premier tome contait la machination mise en place par l’exécutif américain pour légitimer ses actions contre les Brillants. Machination que découvrait le héros de la trilogie, l’agent Nick Cooper, lui-même Brillant et néanmoins membre d’une agence gouvernementale chargée de la traque de ses congénères passés du mauvais côté de la loi.

Dans Un monde meilleur, Nick Cooper – qui n’est d’ailleurs pas sans évoquer le Jack Ryan de Tom Clancy, l’auteur le plus réactionnaire à l’est du Pecos – se trouve confronté à un autre dilemme. Devenu conseiller du président, il tente désespérément de contrer les faucons qui entoure son patron et qui voudraient profiter des agissements d’un groupe de terroristes Brillants pour légitimer une action d’envergure contre l’ensemble des Brillants et en particulier contre la République Nouvelle Canaan, refuge créé dans le Wyoming sur les terres d’Erik Epstein aussi Brillant que riche, pour accueillir cette population opprimée.

Un monde meilleur, sans surprise, possède les qualités et les défauts du volume précédent. Du côté des défauts, on notera une propension de Sakey à appuyer parfois un peu fort sur le pathos et une réflexion d’ensemble qui, si elle est honorable et permet d’aborder de manière allégorique la question des discriminations et des luttes sociales est aussi parfois un peu simpliste. Du côté des qualités, il faut bien admettre que l’auteur sait faire son travail, crée un monde et surtout des personnages comme le tueur Soren, fascinants, maintient une tension constante et s’y entend en termes de scènes d’action. Cela fait de cet hybride de roman de science-fiction et de thriller une lecture récréative sans être dépourvue de fond. De quoi s’occuper agréablement, ce qui est déjà bien.

Marcus Sakey, Un monde meilleur, Les Brillants, II, (A Better World, 2014), Gallimard, Série Noire, 2016. Rééd. Folio Policier, 2017. Traduit par Sébastien Raizer. 496 p.

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