Room Service, d’Elvin Post

Publié le par Yan

room serviceLarry Venice, fils du producteur de films pornographiques Harry Venice, n’a qu’un rêve : réaliser lui-même un film X dont il a déjà écrit le scénario, une sombre histoire de congolais voleurs de pénis. En attendant, ce jeune incapable s’est vu attribuer par son père un poste consistant à repérer d’éventuels lieux de tournage, activité dans laquelle il fait preuve d’une incompétence crasse. Bref, Larry est un loser et, en plus, un loser agressif. C’est d’ailleurs pour veiller à ce qu’il cesse tout débordement que son père le fait suivre par un détective privé qui va assister, incrédule, à l’accumulation de mauvais choix qui finiront par mener à la chute de l’héritier des films Venice.

Elvin Post, comme dans Faux et usages de faux, a su trouver à son histoire un départ prometteur pour le lecteur qui a envie de se détendre et de rire. Encore une fois, il met en scène des perdants particulièrement niais qui creusent impatiemment leur propre tombe à grand coup d’idées foireuses. Ce serait bien si cela tenait la distance. Malheureusement, il ne faut que quelques dizaines de pages pour que tout cela s’essouffle. Pas assez méchant avec ses personnages, trop attaché à montrer qu’ils ont malgré tout de bons côtés, Elvin Post livre finalement un roman bien trop gentillet pour vraiment capter l’attention et faire rire le lecteur sadique qui, pourtant, n’attend que ça. Tournant à l’aimable bluette faussement déjantée, Room Service a tôt fait de s’enliser dans les vrais bons sentiments et les fausses méchancetés pour devenir, en fin de compte, ennuyeux. Dommage.

Elvin Post, Room Service (Roomservice, 2010), Seuil Policiers, 2012. Traduit par Hubert Galle.

Du même auteur sur ce blog :  Faux et usages de faux.

Publié dans Noir néerlandais

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C
Ah dommage, j'avais bien aimé Losers nés...<br /> Bonne soirée.
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Y
<br /> <br /> Celui-ci commence vraiment bien. Et puis...<br /> <br /> <br /> <br />