Terminus Mon-Ange, de Lilian Bathelot
Un homme et une femme dans le compartiment d’un train. Des regards qui s’échangent. Pour lui, qui a pour seul bagage un revolver, l’envie d’entamer la conversation. Pourquoi pas à propos de cet ongle cassé à l’index gauche de cette femme ?
C’est là le point de départ d’un court huis-clos dans lequel, à travers les pensées de l’homme, se dessinent deux histoires. Celle qu’il vit avec la femme qui partage son compartiment et la sienne qui se révèle par le biais de souvenirs fugaces, de brèves digressions. Peu à peu le tableau commence à apparaître derrières les filigranes de cette existence tandis que les deux personnages se rapprochent et que le terminus s’annonce déjà.
Court et atypique roman, Terminus Mon-Ange, relève presque autant de la romance que du roman noir même si c’est bien ce dernier qui finit par l’emporter dans d’ultimes chapitres qui voient le rythme s’accélérer en même temps que le train ralentit. Partant d’une idée simple, Lilian Bathelot construit avec une efficace sobriété une histoire qui non seulement se tient mais retient aussi le lecteur au long de 128 pages à lire d’une traite.
Qu’en restera-t-il dans quelques mois ou quelques semaines ? On ne le sait pas et c’est pour cela que l’on se gardera de qualifier ce roman d’inoubliable, mais il convient d’admettre que l’on y trouve un réel plaisir de lecture, une écriture joliment travaillée, une histoire qui sans être foncièrement originale se trouve dotée d’une réelle singularité.
Lilian Bathelot, Terminus Mon-Ange, La Manufacture de Livres, 2014.
Du même auteur sur ce blog : Simple mortelle ;