Trois ans...
C'est en publiant ma dernière chronique que je m'aperçois que le blog a aujourd'hui trois ans. Ça tombe plutôt bien, car c'est un réel plaisir que de fêter ça avec Woodrell (et c'est avec un frisson d'effroi rétroactif que je me dis que ça aurait pu tomber sur Lee Child).
Un anniversaire c'est aussi l'occasion de faire un petit bilan : 165 chroniques, soit un peu plus de 150 romans lus (je sais, je baisse) avec plus ou moins de bonheur... une toute petite proportion de la production pléthorique de polars et romans noirs. Et quelques romans véritablement marquants :
Chez les Français : Après la guerre, d'Hervé Le Corre, d'abord. Incontestablement le plus beau roman noir français de ces dernières années. L'homme qui a vu l'homme, avec un Marin Ledun au sommet de son art qui réussit à éviter les obstacles pour nous livrer un roman intelligent qui dit beaucoup sans sombrer dans un didactisme de mauvais aloi. Une fort belle découverte aussi avec le premier roman de Marie Van Moere, Petite Louve, échappée noire dans une Corse piège et refuge.
Pour le reste du monde, on n'est pas près d'oublier la décharge dans laquelle évoluent les personnages de Corps à l'écart, d'Elisabetta Biuccarelli, ni la Fille comme les autres de Jack Ketchum (cauchemars garantis). On ne risque pas d'oublier non plus, dans un répertoire plus léger La ballade du voleur au whisky, rocambolesque épopée du plus célèbre braqueur hongrois. Et je remercie mille fois Hervé Le Corre de m'avoir poussé à lire enfin Ron Rash.
Avant de repartir pour une année supplémentaire, je m'en voudrais de ne pas évoquer deux grands maîtres du roman qui vous feront mourir de rire :
Tim Dorsey, d'abord (vous vous en doutiez) dont une formidable citation prêtée à son héros, Serge A. Storms, surplombe les pages de ce blog.
Alexandre Schoedler enfin, auteur de l'un des pires livres jamais écrits, Codex Déus, monument de bêtise et d'approximations syntaxiques dont la médiocrité extrême confine au génie et offre au lecteur de longues heures de fou rire.