Train in vain : Train perdu wagon mort, de Jean-Bernard Pouy
Un train de nuit en route pour Hailwan, capitale de la Zoldavie, petit pays d’Europe de l’Est. En plaine nuit, le wagon couchette se détache du train et s’arrête en pleine voie au milieu de nulle part. Abandonnés à leur sort, dix-huit passagers attendent d’hypothétiques secours pendant que de mystérieux avions de chasse rôdent.
Peu à peu, il apparaît qu’il va falloir s’organiser pour la survie. Se rationner, envoyer des éclaireurs… Et puis voilà les premiers mauvais présages, et les morts.
Roman à l’ambiance pesante qui n’est pas sans rappeler un épisode de Twillight Zone, Train perdu wagon mort se situe à la frontière du roman noir et du fantastique. Jean-Bernard Pouy maîtrise ce roman d’atmosphère, fait monter peu à peu la tension jusqu’au dénouement final.
Peut-être pourra-t-on lui reprocher quelques longueurs ou dialogues qui n’ont pas forcément grande utilité, si ce n’est de transformer une longue nouvelle en un court roman, faute d’avoir vraiment été développés. On regrettera sans doute aussi la pirouette finale qui aurait sans doute gagné à laisser une fin plus ouverte.
Il n’en demeure pas moins que l’on se laisse immerger dans cette morne plaine Zoldave sans déplaisir et que l’on frissonne avec François Meynard, le narrateur, et les autres passagers à l’idée de ce qui pourrait se passer un peu plus loin, dans cet extérieur gorgé de menaces invisibles.
Sans être un chef-d’œuvre, Train perdu wagon mort est une histoire originale et bien maîtrisée ; de quoi faire passer agréablement le temps lors d’un trajet en train, en bus ou en avion.
Jean-Bernard Pouy, Train perdu wagon mort, Éd. La Vie du Rail, 2003. Rééd. Points Roman noir, 2008.
Du même auteur sur ce blog : Nus ; La récup' ; Le bar parfait ; Ma ZAD ;