Texas Forever, de James Lee Burke

Publié le par Yan

texasforeverLes éditions Rivages, fidèles à elles-mêmes et à leurs auteurs continuent à éditer des romans inédits en France de James Lee Burke. Après La moitié du paradis, premier roman de Burke, il y a quelques mois, place donc à un western de 1982.

Descendu de ses montagnes du Tennessee dans l’espoir de trouver une vie meilleure, Son Holland a fini par échouer, après une fausse accusation, dans un pénitencier de Louisiane. C’est là qu’il rencontre Hugh Allison avec lequel il va s’évader. On est dans les années 1830 et, poursuivis par Émile Landry, gardien de prison avide de vengeance, Son et Hugh décident de rejoindre la Révolution texane en cours.

Texas Forever est à la fois une épopée qui amène ses héros à passer les obstacles les plus divers, prison, chasseurs de primes, indiens ou soldats mexicains, et l’histoire d’une amitié fidèle entre deux hommes que tout sépare. Hugh Allison, blanchi sous le harnais, aussi matamore et rusé que le jeune Son Holland est discret et impulsif initie ainsi son compagnon à la rude vie de voleur et de fuyard. C’est tout naturellement que ces deux inséparables marginaux vont commencer par se rapprocher d’autres réprouvés que sont ces Indiens vivant sous la botte mexicaine et poursuivis par des Américains encore en pleine conquête de la Frontière, à l’Ouest comme au Sud, avant de rejoindre cette armée texane faite de bric et de broc et dirigée par des aventuriers plus que par des soldats. On croisera donc Sam Houston et James Bowie, les premiers revolvers de Samuel Colt, et l’on verra évoqué Davy Crockett. Tout cela bien sûr à la manière de James Lee Burke, pas du genre à glorifier mais attaché à représenter l’être humain tel qu’il est, dans toute son ambigüité, son courage et sa lâcheté, sa capacité d’empathie et son absence de pitié.

On retrouvera aussi les belles descriptions de Burke, quand bien même il va ici à l’essentiel et crée vite la rupture (« Parfois il pensait aux femmes, mais plus souvent, dans la chaude obscurité, il pensait à ses montagnes du Cumberland, dans lest du Tennessee. Au centre de son esprit il voyait le vert foncé des crêtes émergeant de la brume matinale, avant que le soleil ne chasse le brouillard de la rivière et que n’apparaissent les pentes aux cornouillers en fleurs et les vallons d’érables, de hêtres et de bouleaux jaunes. Mais s’il s’attardait trop longtemps sur cette image il revoyait la cabane brûlée et le cadavre de ses parents dans l’enclos des chevaux, là où il les avait retrouvés, déjà attaqués par les cochons. »).

Malgré la relative brièveté du roman (240 pages), James Lee Burke sait ainsi prendre le temps de dépeindre décors et personnages tout en menant son récit tambour battant. Il en ressort un western doté d’un vrai souffle épique ; un réel plaisir de lecture.

James Lee Burke, Texas Forever (Two for Texas, 1982), Rivages, 2013. Traduit par Olivier Deparis.

Du même auteur sur ce blog : Vers une aube radieuse ; La nuit la plus longue ; Swan Peak ; Jésus prend la mer ; La moitié du paradis ; L'arc-en-ciel de verre ; Déposer glaive et bouclier ; Creole Belle ;

Publié dans Western et aventures

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W
Belle chronique pour un beau roman.<br /> mais 1982 et pas 1989 pour "Two for Texas"<br /> http://www.jamesleeburke.com/bibliography/18.php
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Y
<br /> <br /> Oui, au temps pour moi, je me suis bêtement référé à la date indiqué dans le bouquin. Je corrige.<br /> <br /> <br /> <br />