Shibumi, de Trevanian

Publié le par Yan

img_blog_shibumi.jpgLa Mother Company, agence secrète américaine en lien avec les pays de l’OPEP a tenté d’éliminer un commando israélien qui avait prévu de liquider des membres de Septembre Noir devant détourner un avion. La fusillade a mal tourné et Hannah Stern a échappé au guet-apens. Or il semblerait qu’elle soit en route pour rejoindre Nicholaï Hel dans son château du Pays basque.

Nicholaï Hel est une véritable légende, un assassin d’une redoutable efficacité qui n’est attaché à aucun gouvernement ni aucun groupe armé. Surtout, Diamond, qui commande la Mother Company, lui voue une haine tenace. Le fait que Hannah Stern rejoigne Hel va lui donner l’occasion de traquer ce redoutable tueur.

Il est en fait bien compliquer de résumer Shibumi et je ne vous ai en fait livré ici que les très grandes lignes d’une histoire qui s’étire sur plus de 400 pages et qui est avant tout faite d’aller-retour aussi bien géographiques que temporels entre le siège de la Mother Company à Washington, les Pyrénées ou encore le Shanghai des années 1930 et le Japon des années 1940 où a grandi Hel.

Ce n’est donc finalement pas l’action en tant que telle qui prédomine dans ce roman au rythme lent mais agencé de main de maître afin de maintenir constamment l’attention du lecteur vite fasciné par la personnalité de Nicholaï Hel. Car si l’explosion n’arrivera que tardivement, Trevanian réussit à maintenir une tension constante y compris dans ses descriptions de moments a priori moins accrocheurs comme l’apprentissage du jeu de go par son héros ou ses explorations spéléologiques.

Roman atypique exhumé par Gallmeister en 2008 (il date de 1979 et avait été édité en France par Robert Laffont en 1981) Shibumi n’a pas pris une ride. C’est un livre séduisant qui allie par ailleurs des descriptions fines de la société japonaise des années 1930-1940 à une misanthropie soutenue par un humour pince-sans-rire rageur vis-à-vis de nos sociétés occidentales – en particulier des États-Unis – et à un souffle épique porté par une écriture classique mais efficace.

Sans nul doute un classique du genre. Tellement classique d’ailleurs, que Don Winslow, apparemment après avoir été contacté par les héritiers de Trevanian, a entrepris d’en écrire un « prequel » qui débute en 1951, au moment où, après trois ans de captivité, Nicholaï Hel a commencé à œuvrer en tant que tueur. Ça s’appelle Satori et c’est sorti en mars 2011 aux États-Unis. Vous pouvez voir un article du Guardian  à ce sujet.

Trevanian, Shibumi, Gallmeister, 2008. Traduit par Anne Damour.

Du même auteur sur ce blog : Incident à Twenty-Mile ; L'été de Katya

Publié dans Espionnage

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M
Cet auteur me semble être un réac qui assène des vérités qui font froid dans le dos ;A part les Japonais ( et quelques basques) qui sont extraordinaires les autres peuples sont tous des abrutis. Et quand on écrit que le mélange de deux cultures donne ce qu'il y a de plus mauvais dans chacune de ces cultures ça me fout en rogne .Et je ne parle pas du rôle des femmes, des objets de plaisir . Pas à dire , Trévanian est un réac arrogant ..Mais il semble que ça plait
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B
Lecture plus que plaisante si l'on a la chance de ne pas avoir trop lu d'éloges en amont.<br /> Je trouve que l'ensemble à malheureusement un petit peu vieilli...<br /> Excellent boulot de Winslow avec Satori.
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G
<br /> un roman qui m'avait beaucoup plu, notamment la jeunesse japonaise de cet anti-héro.<br /> <br /> <br />
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Y
<br /> <br /> Un roman vraiment étonnant, oui, et plaisant pour peu que l'on ne prenne pas tout au premier degré, je pense.<br /> <br /> <br /> <br />
R
<br /> Je me rappelle avoir beaucoup apprécié ce magnifique roman. Merci pour l'info concernant Don Winslow, je ne le savais pas.<br /> Bonne lecture !<br /> <br /> <br />
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Y
<br /> <br /> Merci Richard. Bonne lecture à toi aussi.<br /> <br /> <br /> <br />