Rétrospective Parker (8) : Le septième homme

Publié le par Yan

                        9782743612504.jpgUne fois n’est pas coutume, Le septième homme (Le septième, dans l’édition la plus récente, en Rivages/Noir), commence après que Parker et ses complices ont réussi leur coup, en l’espèce, le braquage des caisses d’un stade. Si le casse s’est déroulé sans problème, tout tourne au vinaigre dans le laps de temps séparant le coup du partage. Chargé de garder le butin, Parker, qui s’est absenté le temps de faire une course, s’aperçoit en rejoignant l’appartement dans lequel il est installé, que la fille chez qui il logeait a été assassinée et, pire encore, que les valises de billets se sont envolées et que les flics ont déjà été prévenus du meurtre.

 

              Chasseur (c’est d’ailleurs rappelons-le le titre original du premier opus des aventures de Parker, The hunter, traduit en France par  Comme une fleur), Parker devient la proie. La proie du mystérieux assassin-voleur qui semble le poursuivre et tenter de l’assassiner, mais aussi la proie de la police qui continue à chercher les auteurs du braquage du stade. Une proie peu docile qui va vite retrouver ses instincts de tueur. C’est là d’ailleurs toute la force de ce roman : du début à la fin, Parker se voit obligé de lutter contre ses instincts. Le chasseur au sang froid et dénué d’émotions, d’autant plus acculé que ce braquage vient après les mésaventures contées dans Rien dans le coffre qui ont vu sa couverture tomber et l’argent qu’il avait mis à gauche disparaître par la même occasion, tente d’éviter d’accumuler les erreurs que pourrait l’amener à commettre son désir de vengeance.

                  Ainsi va-t-il devoir lutter contre son désir d’éliminer purement et simplement quelques gêneurs, mais aussi être amené à faire des erreurs, en particulier en sous-estimant les policiers qui le traquent et en surestimant les capacités de ses complices. Parker apparaît faillible, baladé par un amateur qui lui met sans cesse des bâtons dans les roues et, surtout, par un entêtement qui lui fait oublier la prudence dont il est pourtant coutumier et qui s’avèrera fatal pour certains des protagonistes.

 

                Roman efficace et sans temps morts, Le septième homme vient à point pour rappeler que Parker, aussi froid et organisé soit-il, reste un homme. Sans toutefois trahir le personnage mis en place durant les épisodes précédents qui laissaient parfois apercevoir ses failles potentielles, cela lui confère une épaisseur supplémentaire qui est la bienvenue.

 

Richard Stark, Le septième homme, Gallimard, Série Noire, 1966. Rééd. Rivages/Noir (Le septième), 2004. Traduit par Simone Hilling.

 

Du même auteur sur ce blog : Comme une fleur ; Peau neuve ; La clique ;  Pour l’amour de l’or ; En coupe réglée ; Rien dans le coffre ; Sous pression ; Travail aux pièces ; La demoiselle ; Le divan indiscret ; Blanc-bleu noir ; La dame ; Un petit coup de vinaigre ; L'oiseau noir ; Planque à Luna-Park ; Les citrons ne mentent jamais ; Le défoncé ; Portraits gratis ; Signé Parker ; Comeback ; Backflash ; Flashfire ; Firebreak ; Breakout ; À bout de course! ; Demandez au perroquet ; Argent sale.

Publié dans Noir américain

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