Rétrospective Parker (7) : Sous pression
À trop vouloir bien faire… soucieux de relire la série des aventures de Parker et de Grofield dans l’ordre, j’ai malencontreusement suivi l’ordre des volumes publiés à la Série Noire. Malheureusement, Richard Stark a publié deux romans en 1966 : Sous pression (SN n° 1074) et Le septième homme (SN n° 1089), et il semble bien qu’en fait, ce soit Le septième homme qui suive immédiatement Rien dans le coffre dont nous avons parlé la semaine dernière. On m’excusera donc (ou pas) pour ce malencontreux échange.
On retrouve donc Parker au Texas, à Galveston, où il enchaîne son deuxième coup en moins de deux mois (pour le premier, on se réfèrera donc au Septième homme, la semaine prochaine). S’il est sous pression, comme l’indique le titre français, c’est qu’il est sorti affaibli de l’aventure relatée dans Rien dans le coffre : l’identité sous laquelle il se cachait et qu’il avait utilisé pour ouvir des comptes ayant été dévoilée, il a dû se remettre rapidement au travail pour se refaire. Contacté par Karns, le nouveau boss de l’Organisation qu’il a contribué à porter au pouvoir (cf La clique), Parker doit attaquer un casino sur une île isolée du golfe du Mexique. Très vite, les ennuis vont s’accumuler : arrivée dans le jeu d’agents fédéraux, mauvaise organisation, trahison… De quoi occuper le casseur et ses deux complices, Grofield et Salsa, déjà rencontrés dans En coupe réglée.
Dans ce roman de la série, si l’organisation du casse prend un certain temps, à savoir plus de la moitié du volume, Stark se concentre avant tout sur la mise en place des personnages qui vont, à un niveau ou un autre, jouer le rôle de grains de sable dans l’engrenage. La préparation elle-même reste ici en arrière-plan et est finalement peu développée. En fin de compte, comme cela arrive parfois chez Richard Stark la partie la plus intéressante concerne l’après-casse, lorsque Parker va tenter de malgré tout rafler la mise.
Surtout, Sous pression permet à l’auteur de développer et de donner encore plus de chair au personnage de Grofield, l’acteur cabotin dont on peine toujours à savoir s’il est vraiment doué ou si, simplement, il pense juste l’être. Un personnage effectivement intéressant qui va avoir droit à une courte série de quatre volumes dont le premier, La demoiselle, est la suite directe de Sous pression. Sans doute est-ce là finalement le plus grand intérêt de ce roman un peu mou qui peine à démarrer et s’achève un peu trop vite.
Un livre juste moyen, donc, mais utile à la compréhension des séries imbriquées des aventures de Parker et Grofield.
Richard Stark, Sous pression, Gallimard, Série Noire, 1966. Traduit par M. Charvet. Rééd. Carré Noir (Parker rafle la mise), 1974.
Du même auteur sur ce blog : Comme une fleur, Peau neuve, Pour l'amour de l'or, La clique, En coupe réglée, Rien dans le coffre, Le septième homme ; Travail aux pièces ; La demoiselle ; Le divan indiscret ; Blanc-bleu noir ; La dame ; Un petit coup de vinaigre ; L'oiseau noir ; Planque à Luna-Park ; Les citrons ne mentent jamais ; Le défoncé ; Portraits gratis ; Signé Parker ; Comeback ; Backflash ; Flashfire ; Firebreak ; Breakout ; À bout de course! ; Demandez au perroquet ; Argent sale .