Rétrospective Parker (25) : Breakout
Il est indéniable que cela lui pendait au nez depuis un bon moment. Et voilà donc, pour clore ce cycle de cinq romans dont les titres s’enchaînent (Comeback, Backflash, Flashfire, Firebreak, Breakout), que Parker se retrouve en prison.
Comme c’est souvent le cas, un membre recruté à la va vite a foiré avant de paniquer, abandonnant ses complices, dont Parker, sur les lieux d’un cambriolage. Enfermé pour la deuxième fois, risquant l’extradition vers la Californie où, il y a bien longtemps (l’épisode est évoqué dans le premier roman de la série, Comme une fleur, en 1962) il a tué un gardien lors d’une évasion, Parker ne compte pas faire de vieux os dans la prison d’une pette ville du Midwest dans laquelle il est enfermé.
Mais, pour sortir de là, il va devoir faire confiance à des personnes dont il a tout lieu de se méfier, puisqu’il s’agit de détenus, c’est-à-dire des personnes qui pourraient jouer les mouchards ou qui, pour se retrouver là, on déjà foiré quelque chose au moins une fois. Surtout, l’un de ceux qui acceptent de participer à l’évasion lui demande en échange de faire un coup sur place juste après leur sortie. Un casse que Parker sent plutôt mal.
Breakout est résolument placé sous le signe de l’évasion, thème assez peu abordé par Stark dans les autres romans de la série si ce n’est Planque à Luna Park où Parker tentait de sortir d’un parc d’attraction dans lequel il avait dû se réfugier et où il était acculé par des malfrats locaux. Là, ce n’est pas une mais trois évasions successives que déroule Richard Stark : évasion de la prison, évasion à la suite d’un cambriolage qui tourne au vinaigre, évasion d’une complice.
Comme de coutume, l’auteur nous détaille par le menu les plans mis en place par Parker et ses complices tout en faisant émerger en parallèle les obstacles potentiels à leur réussite. Obstacles venus de l’extérieur comme de l’intérieur, Parker étant, comme toujours, bien que solitaire, obligé dans le cadre de son travail de se fier à des hommes qu’il ne peut contrôler totalement. Certains seront vite éliminés, d’autres seront bien plus compliqués à gérer.
L’efficacité de ce Breakout tient à l’habileté de Stark qui nous présente un enchaînement de trois situations liées les unes aux autres et qui nécessitent à chaque fois une part plus importante d’improvisation pour Parker. Cette accélération régulière du rythme lui permet de garder son emprise sur le lecteur qui se trouve happé par l’action. Sans être le meilleur roman de la série, Breakout tient ses promesses d’une lecture agréable faite de rebondissements et d’une bonne dose de suspense. Un roman maîtrisé.
Richard Stark, Breakout (Breakout, 2002), Rivages/Thriller, 2008. Rééd. Rivages/Noir, 2011. Traduit par Emmanuel Pailler.
Du même auteur sur ce blog : Comme une fleur ; Peau neuve ; Pour l’amour de l’or ; La clique ; En coupe réglée ; Rien dans le coffre ; Sous pression ; Le septième homme ; Travail aux pièces ; La demoiselle ; Le divan indiscret ; Blanc-bleu noir ; La dame ; Un petit coup de vinaigre ; L'oiseau noir ; Planque à Luna-Park ; Les citrons ne mentent jamais ; Le défoncé ; Portraits gratis ; Signé Parker ; Comeback ; Backflash ; Flashfire ; Firebreak ; À bout de course! ; Demandez au perroquet ; Argent sale.