Rétrospective Parker (22) : Backflash
On continue donc avec le deuxième volet de ce cycle « Marabout, bout de ficelle » (Comeback, Backflash, Flashfire, Firebreak, Breakout).
Après avoir frôlé la catastrophe lors d’un braquage où, poursuivi par la police, il a fini dans le décor avec son complice qui, lui, est resté bloqué dans la voiture, Parker est contacté par un amateur. Celui-ci était en contact avec ledit complice de Parker qui lui avait fourni le numéro de téléphone où le contacter. Ce que cet homme, Cathman, propose au braqueur, c’est de dévaliser un bateau-casino sur le fleuve Hudson. Un coup qui attise la curiosité et l’imagination de Parker qui met au point un plan particulièrement audacieux. Mais Cathman a peut-être des choses à cacher et, lorsq’on doit faire confiance à des types du coin pour régler certains détails, on n’est pas non plus à l’abri de mauvaises surprises.
Après Comeback qui marquait le retour tonitruant de Parker, Richard Stark enfonce le clou. Cette fois, la plus grande partie du roman est consacrée à la préparation du hold-up. Une préparation minutieuse pour un plan ambitieux dont la mise en place par Parker comme par Stark relève du travail d’orfèvre. Richard Stark y instille aussi, à dose de plus en plus forte au fur et à mesure que l’on avance dans le roman, les éléments perturbateurs qui vont venir contrarier les projets de Parker et de sa bande et qui vont aboutir à un final dans lequel le braqueur, que l’on a vu rieur (oui, il rit – une fois) et presque trop confiant dans la première partie du livre, reprend son rôle de machine à effacer les pistes et les éventuels gêneurs d’une manière très efficace.
Bref, c’est une espèce de condensé de Parker qui nous est ici présenté, avec une maîtrise impressionnante, par Richard Stark.
On remarquera au passage, pour l’anecdote, que le retour de complices déjà croisés auparavant, notamment dans Portraits gratis, s’accompagne d’une subtile manière de brouiller le temps. Jamais Stark ne nous dira exactement combien de temps a pu se passer entre le Signé Parker qui marquait la fin du premier cycle en 1974 et le Comeback de 1998. Pas 24 ans en tout cas. Et c’est peut-être cette façon de plonger son héros dans une Amérique quasi atemporelle – même si, régulièrement, on peut trouver des références, techniques ou sociétales, à l’époque, mais jamais de manière trop marquée – ajoutée à une psychologie basique du personnage qui fait que l’on peut aujourd’hui encore relire Parker sans que ses histoires paraissent éculées ou dépassées.
Richard Stark, Backflash (Backflash, 1998), Rivages/Thriller, 2001. Rééd. Rivages/Noir, 2003. Traduit par Danièle et Pierre Bondil.
Signalons au passage, que Le Vent Sombre a récemment relu lui aussi l’intégralité du second cycle Parker et que, comme toujours, on y trouvera un avis et une analyse éclairés. Pour Backflash, par exemple, c’est par là.
Du même auteur sur ce blog : Comme une fleur ; Peau neuve ; Pour l’amour de l’or ; La clique ; En coupe réglée ; Rien dans le coffre ; Sous pression ; Le septième homme ; Travail aux pièces ; La demoiselle ; Le divan indiscret ; Blanc-bleu noir ; La dame ; Un petit coup de vinaigre ; L'oiseau noir ; Planque à Luna-Park ; Les citrons ne mentent jamais ; Le défoncé ; Portraits gratis ; Signé Parker ; Comeback ; Flashfire ; Firebreak ; Breakout ; À bout de course! ; Demandez au perroquet; Argent sale .