Rétrospective Parker (20) : Signé Parker

Publié le par Yan

signeparker1.jpgC’est une fin de cycle que nous propose Richard Stark en 1974 après douze ans de bons et loyaux services de la part de Parker et de Grofield. Il faudra en effet attendre 24 ans pour voir l’avatar noir de Westlake et son héros braqueur faire leur retour.

Plus qu’une fin de cycle, c’est un véritable baroud d’honneur qui nous est présenté dans ce Signé Parker dont le titre original, Butcher’s Moon, est autrement plus parlant.

On se souvient du braquage de fourgon blindé avorté qui avait amené Grofield à se lancer dans l’espionnage au Canada ( L’oiseau noir) et Parker à se terrer une nuit durant dans un parc d’attraction en hivernage afin d’échapper à la police et à la pègre locales ( Planque à Luna-Park). Deux ans plus tard, Parker compte bien récupérer le magot qu’il avait dû abandonner et revient donc sur les lieux avec Grofield. Tout aurait pu être réglé en deux temps, trois mouvements si le butin n’avait pas disparu.

Certain que Lozini, le parrain de la ville a fait main basse sur ce qui lui appartenait, Parker lui demande donc de le rembourser immédiatement. On se doute bien que le mafieux y met assez peu d’entrain. D’autant plus que ce n’est pas lui qui a récupéré l’argent et qu’il s’aperçoit que certains membres de sa propre équipe voudraient le déboulonner. Mais, on commence à le savoir, Parker est un homme entêté. Et quand on essaie de les tuer lui et Grofield, il décide d’employer les grands moyens.

Mené tambour battant, cet épisode est une sorte de bouquet final dans lequel on retrouve le meilleur de Richard Stark qui mêle allègrement dans son intrigue des variations sur les thèmes des épisodes les plus emblématiques de la série :  Comme une fleur,  La clique et  En coupe réglée. Et l’amateur qui a suivi les aventures de Parker et Grofield dans leur intégralité retrouvera beaucoup de personnages déjà croisés ici ou là et des clins d’œil plus ou moins appuyés à quasiment tous les romans de Richard Stark.

Le résultat aurait pu être caricatural mais se révèle particulièrement réjouissant. C’est que Stark a soigné la sortie de ses héros (deux ans sont passés depuis le roman précédent) et a pris ses aises avec une centaine de pages de plus que le format habituel de la série. C’est réglé comme une horloge, efficace et froid. La quintessence de Parker.

Richard Stark, Signé Parker (Butcher’s Moon, 1974), Gallimard, Super Noire, 1975. Traduit par Janine Hérisson.

Du même auteur sur ce blog : Comme une fleur ; Peau neuve ; Pour l’amour de l’or ; La clique ; En coupe réglée ; Rien dans le coffre ; Sous pression ; Le septième homme ; Travail aux pièces ; La demoiselle ; Le divan indiscret ; Blanc-bleu noir ; La dame ; Un petit coup de vinaigre ; L'oiseau noir ; Planque à Luna-Park ; Les citrons ne mentent jamais ; Le défoncé ;  Portraits gratis ; Comeback ; Backflash ; Flashfire ; Firebreak ; Breakout ; À bout de course! ; Demandez au perroquet; Argent sale .

 

 

 

Publié dans Noir américain

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T
Un superbe baroud d'honneur c'est vrai, je me demande toujours quand Rivages va s'attaquer à la réédition des premiers Parker, à part "Le septième" il n'y a rien eu depuis quelques temps..Ah, les<br /> magnifiques couvertures de l'époque!aussi kitsch que les pubs pour Balafre sur la quatrième de couverture...
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Y
<br /> <br /> D'accord avec vous. Rivages gagnerait à avoir une politique un peu plus cohérente en la matière. Par contre, il semble bien qu'ils soient partis pour rééditer tous les Tucker Coe. C'est déjà ça.<br /> J'ai découvert ces vieux Série Noire sur le tard et je les ai tous acheté d'occasion. Du coup, pour moi, le parfum Balafre évoque une odeur de vieux papier un peu humide.<br /> <br /> <br /> <br />
C
Allez, vite "comeback" !
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Y
<br /> <br /> Ça arrive.<br /> <br /> <br /> <br />