Rétrospective Parker (2) : Peau Neuve

Publié le par Yan

 actu_ondes-noires15.jpgSuite à son conflit avec le Syndicat (voir Comme une fleur), Parker s’est fait refaire le visage. Une opération réussie mais coûteuse. Et c’est pourquoi il doit rapidement trouver un nouveau coup. Celui que lui propose Skimm ne lui plaît guère. Mais faute de grives…

Voilà donc Parker embringué dans une attaque de fourgon blindé qui ne le rassure pas. D’abord le butin escompté ne sera pas des plus élevés. Ensuite la copine de Skimm, qui apporte le coup, est un peu trop vindicative. Enfin le chirurgien qui a opéré Parker vient de se faire dessouder et son homme de main, qui cherche à le venger, a mis le braqueur dans sa liste de suspects et menace de révéler au Syndicat qu’il a changé de tête.

Avec cette deuxième aventure de Parker, Richard Stark met en place la structure de la série : quelqu’un propose un coup à Parker. Ce dernier met au point un plan millimétré pour réussir le braquage. Un grain de sable vient se glisser dans la machine bien huilée et Parker va devoir s’adapter.

On sent dans ce roman, que l’auteur est en train de se familiariser avec son personnage. L’intrigue se tient, le plan au cordeau de Parker est, comme il le sera toujours, impressionnant de précision, à tel point que l’on en vient à se demander si Donald Westlake (Richard Stark) n’a vraiment vécu que de sa plume, mais certains moments apparaissent un peu plus faibles.

C’est en particulier le cas de la partie consacrée à quête de Parker pour convaincre les employés du chirurgien de son innocence. Certes, elle permet d’éclairer une partie de la personnalité de Parker et notamment son rapport au meurtre de sang-froid. Néanmoins, elle n’est pas exemptes de lourdeurs, notamment dans les justifications laborieuses du héros et dans la naïveté dont il fait ici preuve, en contradiction totale avec ce que Stark nous a montré de lui depuis le départ.

Cela dit, l’ensemble fonctionne on ne peut mieux et l’on commence donc à se familiariser avec cette trame qui constitue l’ossature de presque tous les romans de la série et participe de son côté addictif. L’on y revient pour cela, et pour les petites variations propres à chaque roman qui font que le lecteur va malgré tout rester accroché.

La série est donc initiée. On ne la lâchera plus.

Richard Stark, Peau Neuve, Gallimard, Série Noire, 1964. Rééd. Carré Noir (Parker fait peau neuve), 1974. Traduit par J. Fillion.

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Publié dans Noir américain

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