Rétrospective Parker (19) : Portraits gratis

Publié le par Yan

portraitgratis.jpg Rétrospective Parker (20) : Signé Parker Voilà un Parker qui obéit en tous points à ce que l’on s’imagine être la structure de base de la série : Parker prépare avec des complices un coup amené par un amateur, un grain de sable s’insinue dans la machinerie et le plan doit changer ou s’adapter à cette déconvenue et, en fin de compte un dernier rebondissement met Parker dans une situation inconfortable dont il va devoir se tirer.

On a pu voir toutefois, au long de cette rétrospective, que cette structure ouvrait la voie à une multitude de variations qui font finalement le sel de la série. Le lecteur bénéficie du confort d’une structure établie à laquelle il est accoutumé tout en attendant le rebondissement ou l’arc narratif qui va le sortir des sentiers battus. 

L’inattendu, ici, c’est finalement que Stark réserve à Parker une aventure qui obéit strictement à cette structure basique. Toujours pas remis de l’échec de l’attaque d’un fourgon blindée menée avec Grofield, Parker, qui a besoin de se remettre à flot accepte de discuter d’un coup consistant en une attaque de fourgon transportant des statues en or. Malheureusement, les complices étant peu dignes de confiance, Parker doit se résoudre à abandonner. Il est recontacté par un des braqueurs qui avait aussi été convoqué pour l’exécution de ce braquage, qui lui propose un autre plan à peu près similaire dont l’enjeu est un lot de tableaux. On assiste à la préparation du coup et, bien entendu, à la défection du commanditaire qui va finir par mettre Parker dans une situation pour le moins inconfortable.

Le lecteur, lui, n’a pas été trompé sur la marchandise. Il a droit à un roman de braquage bien mené et, s’il a suivi toute la série, a même le plaisir d’identifier des personnages qu’il a déjà eu l’occasion de croiser précédemment. Il y a quand même des chances pour qu’il reste sur sa faim. Car Stark, en fin de compte, se contente d’assurer le service minimum et, même, termine son roman sur une fin que l’on qualifiera d’abrupte pour ne pas dire qu’elle paraît un peu bâclée. Comme si Stark avait voulu se débarrasser au plus vite d’un roman dans lequel lui-même n’avait pas réussi à vraiment entrer.

Un épisode, donc, qui s’avère concentrer tout ce qui fait un bon Parker, plutôt agréable dans l’ensemble, mais avec un goût d’inachevé.

Richard Stark, Portraits gratis (Plunder Squad, 1972), Gallimard, Série Noire, 1973. Traduit par Janine Hérisson.

Du même auteur sur ce blog : Comme une fleur ; Peau neuve ; Pour l’amour de l’or ; La clique ; En coupe réglée ; Rien dans le coffre ; Sous pression ; Le septième homme ; Travail aux pièces ; La demoiselle ; Le divan indiscret ; Blanc-bleu noir ; La dame ; Un petit coup de vinaigre ; L'oiseau noir ; Planque à Luna-Park ; Les citrons ne mentent jamais ;  Le défoncé ; Signé Parker ; Comeback ; Backflash ; Flashfire ; Firebreak ; Breakout ; À bout de course! ; Demandez au perroquet ; Argent sale.

Publié dans Noir américain

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