Rétrospective Parker (16) : Planque à Luna-Park

Publié le par Yan

lunaparkAbonné depuis quelques temps aux coups qui foirent, Parker se retrouve une fois de plus dans une situation délicate. Le point de départ de Planque à Luna-Park est exactement le même que celui de  L’oiseau noir qui nous a emmené sur les pas de Grofield après que la voiture avec laquelle Parker, lui et Laufman – le conducteur – devaient fuir a eu un accident. Si Laufman est mort et Grofield blessés et transportés à l’hôpital avant de tomber entre les mains des représentants d’une officine des services secrets américains, Parker, lui, s’est enfui. Pas bien loin, puisqu’il s’est tout simplement réfugié dans un parc d’attraction fermé pour l’hiver situé à deux pas de l’accident. S’il a eu le malheur d’être aussitôt repéré par des policiers, il a tout de même le bonheur de vite s’apercevoir que les policiers en question n’ont pas signalé l’avoir vu. En effet, en cheville avec le milieu local, ils ont préféré envisager de mettre la main sur Parker et son butin. Assiégé dans le parc par une bande de flics et de malfrats, Parker va donc tenter de survivre et de s’enfuir. 

Avec Planque à Luna-Park, on retrouve donc la froide efficacité de Parker qui contraste tant avec le côté cabotin de Grofield. Un côté froid accentué par le temps et le lieu de l’action : une nuit glaciale d’hiver dans un parc d’attraction désert. Stark joue bien sûr de ce contraste entre les événements et le fait qu’ils prennent place dans ce parc de jeux. Un parc de jeux à l’aspect fantomatique, certes, mais dont l’auteur semble éprouver une certaine jubilation à la description et à la mise en scène d’un jeu grandeur nature de tir aux pigeons. L’évocation de la partie du parc consacrée à Alcatraz est d’ailleurs remarquable tant Stark réussit à faire jouer son humour noir sans parasiter le suspense et l’action ; ce qu’il ne semble pas arriver à faire lorsqu’il met en scène Grofield, démontrant bien par là son indéniable Parker-dépendance.

Quelques scènes qui permettent de brosser à grands traits les personnages des flics et des truands sans entrer dans le portrait intime d’autant plus superflu qu’ils ne sont là que pour donner la réplique et servir de faire-valoir à un Parker plus dénué de sentiments que jamais, permettent une entrée rapide dans l’action. Car il serait sans doute vain de chercher autre chose dans ce livre. À travers ce récit concis et sec, sans fioritures, Richard Stark livre un roman d’action pure d’une redoutable efficacité.

Richard Stark, Planque à Luna-Park (Slayground, 1969), Gallimard, Série Noire, 1972. Traduit par Janine Hérisson.

Du même auteur sur ce blog : Comme une fleur ; Peau neuve ; Pour l’amour de l’or ; La clique ; En coupe réglée ; Rien dans le coffre ; Sous pression ; Le septième homme ; Travail aux pièces ; La demoiselle ; Le divan indiscret ; Blanc-bleu noir ; La dame ; Un petit coup de vinaigre ;  L'oiseau noir ; Les citrons ne mentent jamais ; Le défoncé ; Portraits gratis ; Signé Parker ; Comeback ; Backflash ; Flashfire ; Firebreak ; Breakout ; À bout de course! ; Demandez au perroquet ; Argent sale.

Publié dans Noir américain

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D
ah parker<br /> salut mec, parait qu'il en sort un nouveau<br /> a peluche
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Y
<br /> <br /> Oui, sortie annoncée pour le 1er mars pour l'instant, chez Rivages. Et aussi un nouveau Bunker pour février.<br /> <br /> <br /> <br />