Quand Riton dérape… petit mot à Henri Lœvenbruck

Publié le par Yan

mechant.pngCher Riton  (tu permets que je t’appelle Riton, ça crée une sorte de connivence joyeuse qui nous aide à prendre du recul),

Je n’ai pas beaucoup aimé ton roman L’apothicaire et je l’ai dit sur ce blog (ICI) et sur celui du Défi de l’Imaginaire ().

Tu n’as apparemment pas aimé que je n’aie pas aimé ton roman L’apothicaire. Ou plutôt, je crois, tu n’as pas aimé que je l’écrive. Pourtant, j’avais fait un effort. Contrairement à beaucoup de chroniqueurs, j’avais lu le livre en entier et ça m’avait permis de dire pourquoi je ne l’avais pas aimé. En prenant des exemples et tout et tout. Mieux, j’avais cité des vrais morceaux du roman pris dedans, alors que j’avais remarqué que beaucoup de ceux qui disaient que c’était un très bon livre s’étaient contentés de recopier la quatrième de couverture et l’argumentation clé en main qu’ils avaient dû recevoir avec leur service de presse. Cela laissait, je pense, un peu de place à la discussion, à la confrontation d’arguments…

Et toi, Riton, vexé, voilà que tu viens tout gâcher et que tu coupes court au dialogue alors qu’il n’a pas commencé. Sur ta page Facebook, prenant à témoin tes 5274 fans (bravo !), tu viens te demander

« Peut-on véritablement être éreinté par un "critique" littéraire qui, parlant d'une narration parodiant le style de Dumas (XIXème siècle), affirme que l'on a échoué à imiter la langue "d’un auteur médiéval"... Au fond, c'est surtout à Dumas que ce plumitif de bazar fait du mal :-) »

Bref, tu expliques que, crétin que je suis, je crois que Dumas est un auteur médiéval alors que – tu vas rire – c’est un auteur du XIXème siècle… Ça les a bien fait se gondoler, tes fans[1]. En même temps, tu ne leur a pas non plus cité la chronique incriminée qui disait tout autre chose : en gros que tu utilisais des procédés semblables à ceux de Dumas ou Verne, à savoir que tu appuies ton récit sur des faits réels ou sensés l’être (scientifiques, historiques…) pour les déformer, les exagérer, et entrainer ton histoire vers l’imaginaire. Je sais, je te l’ai déjà expliqué sur ta page Facebook, mais, malheureusement, tu as effacé mon message (courtois au demeurant) pour le remplacer par ça :

 « Messages supprimés. Le défi de l'imaginaire n'a pas sa place sur cette page, désolé... Vous avez tout le loisir d'exprimer votre fiel ailleurs... et je n'ai pas l'intention de vous servir de porte-voix. Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, mais je me battrai pour que vous puissiez le dire. Mais ailleurs
Bye bye. ».

De deux choses l’une : soit tu es presque aussi bête que moi et tu as du mal à comprendre ce que tu lis, mais je n’ose y croire, soit tu es un peu malhonnête, mais oncques ne crut cela possible, comme tu le dirais si nous vivions dans ton roman. Ce n’est pas que cela me dérange vraiment de passer pour un crétin face à une bande de demeurés (que les fans qui t’ont exprimé leur soutien indéfectible face au chroniqueur incapable de faire la différence entre le vrai Comte de Monte-Cristo - oui, le livre de José Dayan avec Gérard Depardieu - et une fausse bouse médiévalo-ésotérique ne se sentent surtout pas visés), c’est juste qu’en général j’y arrive tout seul et que je n’ai pas besoin de ton aide pour ça.

Tu dis aussi – et là tu pousses un peu, Riton – que

« une fois n'est pas coutume, la chronique en question n'est pas signée, même pas de l'un de leurs braves pseudonymes. Nous avons affaire à de grands hommes. »

Tu as un problème avec les pseudonymes, Philippe Machine ? Et puis bon, je vois que… en effet… tu as un petit souci avec la lecture. Parce que, sur le site du Défi de l’Imaginaire, justement, il y a un onglet intitulé « qui sommes-nous ? ». Je te laisse deviner quelles informations tu peux y trouver. Et je te l’ai d’ailleurs déjà dit, mais tu l’as effacé avec le reste de mon message.

Oui, tu pousses un peu, Riton, je sais que tu es un homme comme les autres, avec ses défauts et ses contradictions, du genre à se filmer en train de faire le tour des librairies indépendantes pour les sauver tout en mettant sur ton site officiel des liens pour acheter tes romans sur Amazon, mais venir jouer la vertu outragée en invoquant une bêtise que je n’ai pas écrite (alors que tu devais avoir l’embarras du choix), voilà qui me laisse pantois et me donnerait presque envie de m’écrier, comme tu le fais dire à l’une de tes héroïnes dans une de ces saillies typiquement médiévalo-dumassienne dont tu as le secret : « Et mon cul, c’est du poulet ? ».

Riton, au fond, je crois que tu ne m’aimes pas et que tu as fait de cette affaire une histoire personnelle pour éviter de venir vraiment discuter sur le fond. Alors tu me considères comme un ennemi et tu me traites de « plumitif de bazar » et un de tes fans ose la comparaison : « je crois que c’est Proust qui disait de Sainte Beuve qu'il était critique parce qu'il n'arrivait pas à écrire lui-même ». Proust avait Sainte-Beuve. Tu m’as moi. Ta marge de progression est proprement phénoménale.

Sans rancune. Bisous.

 

[1] J’ai d’ailleurs une pensée émue pour celle qui écrit : « Mdr Henri ...c'est dire si la critique est fondee :-P En tant que prof d'histoire je goute particulierement. ». Sûr que si elle fait ses cours à partir de tes écrits, elle n’a pas fini de se marrer.

Publié dans Défi de l'Imaginaire

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