Quais du Polar 2014 : Bande de chacals
C’est sous le signe du chacal autoproclamé James Ellroy que s’ouvrait le week-end dernier la dixième édition de Quais du Polar à Lyon. Alors que, dès le vendredi, la foule ne cessait d’affluer, la tête d’affiche du festival, souvent décrit comme difficile à contrôler, assurait sourire aux lèvres et grimaces de chacal intermittentes, ses séances de dédicaces et rencontres avec les lecteurs. Détendu, affable et gentiment cabotin, Ellroy a séduit et s’est prêté de bonne grâce au grand raout lyonnais. On retiendra notamment sa belle intervention au moment de remettre à Hervé Le Corre, pour son fabuleux roman Après la guerre, le prix « Le Point » du polar européen.
Ceci dit, avouons-le, on a bien souvent lâchement fuit face à la foule pour rejoindre les conférences informelles au bar avec les membres de la ligue factieuse des Fanas du Polar plutôt que celles officielles dont la rumeur se plaît à dire qu’elles ont toutefois bien eu lieu et qu’elles ont elles-aussi attiré du monde.
C’est donc autour du festival que l’on a beaucoup rencontré de monde.
Quelques verres (ou trop de verres) sur les terrasses environnantes avec un François Médéline hanté par les épreuves de son roman à paraître le mois prochain et par ses furieuses tendances sociopathes, Laurent Guillaume en forme mais subissant les assauts d’un auteur sous Black Cocaïne (toujours Médéline…) ou encore un Jérémie Guez détendu après la parution de son Dernier tigre rouge et des éditeurs désirant garder l’anonymat.
Bien entendu, comme de coutume, il y eut aussi la fameuse soirée péniche, aussi riche que périlleuse lorsque l’on s’y retrouve avec des Fondu(e)s au Noir, un journaliste corse en manque de Get 27, un libraire Hot, un libraire suisse d’adoption, un libraire végétarien et Dark Vador. L’occasion, là, à minuit ou à trois heures du matin, de parler méthamphétamine et chasse au canard avec Frank Bill, blues avec Ace Atkins, traduction et langues romanes avec Diniz Galhos et Bison avec Mikaël Demets avant de tenter vainement de trouver une entrecôte à quatre heures du matin.
Tout ça, et bien d’autres rencontres – retrouvailles traditionnelles avec les copains de la Noir’rôde et de 813, la pétillante Olivia Castillon, et ceux et celles avec lesquelles les emails et facebook étaient jusqu’à présent les seuls contacts – ont rendu le week-end riche en émotions, en discussions et, bien entendu, en gamma GT.
On recommence l’année prochaine.