Protégeons les hérissons, d’Olivier Bordaçarre
Très librement inspirée de la virée sanglante de Florence Rey et Audry Maupin et suivie de Jeunesse de plomb, bien plus proche du fait divers réel, Protégeons les hérissons est une nouvelle mettant en scène onze personnages, flics, pompiste, chien de garde ou même hérisson racontant leurs derniers instants.
Alliant brutalité et légèreté (le discours de Taxi, chien de garde d’une station service, hilarant, vaut à lui seul le détour), grossissant le trait pour transformer ses personnages en burlesques allégories de leurs fonctions à l’exception des deux tueurs dont les motivations n’apparaissent qu’à la fin, Olivier Bordaçarre prend un évident plaisir à ce jeu de massacre. Plaisir communicatif qui rend cette lecture particulièrement agréable et avec lequel vient trancher le bien plus sombre et sérieux récit de Jeunesse de plomb.
Beau petit objet, Protégeons les hérissons se révèle donc être un bon bol d’air même si l’on peut légitimement s’interroger sur la capacité d’un livre de 50 pages et vendu 6.50 euros à pouvoir toucher un large public.
Olivier Bordaçarre, Protégeons les hérissons, aNTIDATA, 2014.
Du même auteur sur ce blog : La France tranquille ; Dernier désir.