Promesses non tenues : Si Dieu dort, de Mark Henshaw et John Clanchy
Après les Derniers verres d’Andrew McGahan et L’homme chauve-souris de Jo Nesbø, j’avais bien envie de faire à nouveau un tour en Australie. Heureux hasard, j’avais justement dans ma pile, depuis un bon moment, un livre écrit par deux australiens, Mark Henshaw et John Clanchy.
Si Dieu dort, c’est l’histoire d’un tueur qui s’en prend à des repris de justice juste sortis de prison. Des assassins, des violeurs, dont il semble estimer qu’ils n’ont pas assez payé leur dette à la société. C’est aussi l’avis du lieutenant Solomon Glass qui est chargé de l’enquête de l’adjointe du procureur. Mais ils doivent quand même faire leur travail.
Autant ne pas y aller par quatre chemins : voilà un roman qui m’a déçu. D’abord parce que je pensais voyager en Australie par procuration et que l’action se situe dans un lieu qui n’est jamais précisé mais qui semble en fait se situer plutôt aux États-Unis. Ensuite, parce que, comme le cadre géographique qui est à peine esquissé, les personnages aussi sont fantomatiques. Je n’ai en tout cas jamais réussi à éprouver la moindre empathie ou au contraire, la moindre antipathie pour l’un d’entre eux.
Pourtant, tous les ingrédients d’un polar efficace, à défaut d’être de grande qualité, sont là : un flic torturé, quelques personnages troubles, une réflexion intéressante sur la justice, un final haletant… Mais, clairement, ce n’est pas parce qu’on a tous les ingrédients que l’on réussit la mayonnaise. En fin de compte, les longueurs de ce roman, et les intermèdes lourdement psychologisants qui m’ont empêché de m’attacher aux personnages et de vraiment m’intéresser à l’histoire ont eu raison de pourtant bonnes dispositions que j’avais au moment d’aborder ce livre.
Sans doute que d’autres auront un avis moins tranché que le mien à propos de ce roman. C’est en tout cas le cas de Richard, qui l’a bien aimé.
Mark Henshaw – John Clanchy, Si Dieu dort, Bourgois, 2004. Rééd. Folio Policier, 2007. Traduit par Brice Matthieussent.