Le bar parfait, de Jean-Bernard Pouy
Un beau jour, le narrateur décide d’utiliser ses trois jours de RTT pour partir à la recherche du bar parfait, un peu comme James Crumley a pu le faire à Missoula. Sauf que Paris, c’est un peu plus grand que la capitale du Montana et qu’avant de faire le tour de tous les troquets pour dénicher celui qui cumulera bon blanc, olives avec noyaux, consommateurs de bon niveau (d’alcoolisme et de conversation) et décor adapté il aura coulé beaucoup de Sauvignon sur les zincs.
C’est donc armé d’un vieux plateau de Monopoly, histoire limiter le nombre de rues à visiter, que notre héros se lance dans sa quête alors qu’une bande de tueurs se prépare à exécuter un contrat dans un bar.
J’aime bien Jean-Bernard Pouy et j’ai déjà eu l’occasion de le dire. Et puis j’ai lu du bien de ce Bar Parfait, une novella de 65 pages… alors je me suis laissé tenter. On ne m’y reprendra pas.
Certes, l’histoire est marrante, accumulant les brèves de comptoirs et les considérations alcoolisées sur ce qui fait la perfection d’un bar. C’est simple : si elle avait été offerte dans le cadre d’une opération promotionnelle lancée par les viticulteurs du Val de Loire, elle m’aurait même réjoui. Mais là… une vague histoire de tueurs pour donner un côté polar à la chose et plus de 60 pages de conversations d’ivrognes ou d’explications sur les mérites comparées des olives dénoyautées et des olives avec noyaux pour tout de même 11 euros, on a un peu la même impression que lorsqu’arrive la note après avoir bu un verre de vin de table dans un de ces bars bobos que ne supporte pas le narrateur.
C’est peu dire que l’ouvrage est tout à fait dispensable.
Jean-Bernard Pouy, Le bar parfait, Les éditions Atelier In8, 2011.
Du même auteur sur ce blog : Nus ; La récup’ ; Train perdu, wagon mort ;Ma ZAD ;