La revue 813 : n° 115
On a déjà dit ici tout le bien que l’on pensait de la mue opérée depuis quelques années, tant sur la forme que sur le fond, par la revue de l’association 813 sous l’impulsion en particulier de Jeanne Guyon, Hervé Delouche et de Gwenaëlle Desnoyers.
Ce numéro 115 vient encore abonder en ce sens avec notamment un gros dossier consacré à Jim Thompson. Le novice qui n’a jamais encore lu Thompson y trouvera tout autant son compte que le déjà passionné tant ce numéro a su allier avec bonheur articles permettant de se familiariser avec l’auteur (à travers notamment l’interview de François Guérif et l’exumation bienvenue d’une contribution de Jean-Pierre Deloux au magazine Polar en 1979) avec des études plus pointues abordant le champ de la traduction grâce à Pierre Bondil et Jean-Paul Gratias, mais aussi les fondements de l’œuvre de Thompson (passionnant article érudit de Benoît Tadié) et un bel hommage en même temps qu’une belle étude par, excusez du peu, James Sallis (on regrettera seulement de ne pas savoir d’où vient cet article ; traduit d’un article pour une revue américaine ? Destiné directement à 813 ?).
À ce gros dossier viennent s’ajouter une interview de Craig Johnson qui aborde lui aussi la question de la traduction (il y aurait sans doute de quoi faire de ce sujet un dossier complet pour un numéro de la revue – si ça n’a pas déjà été accompli), une série d’hommages à Joseph Bialot, un portfolio fait d’étranges photographies de Nadine Monfils, une nouvelle de Michaël Mention et les rubriques maintenant bien installées de la revue : un auteur – James Sallis, encore – qui présente ses influences musicales ; la présentation d’un ouvrage ayant bénéficié d’une nouvelle édition et, en l’occurrence, d’une nouvelle traduction, à savoir cette fois Nous avons toujours vécu au château, de Shirley Jackson ; les Cases Noires consacrées à la BD polar et la rubrique cinéma de Jeanne Guyon et François Guérif consacrée bien entendue aux adaptations cinématographiques des œuvres de Jim Thompson. L’occasion de découvrir quelques perles rares comme cette version de 1976 de The Killer Inside Me réalisée par Burt Kennedy avec Stacy Keach. Et puis, comme toujours, on finit avec les Polaroïdes, chroniques de romans marquants de ces derniers mois qui font la part belle à l’histoire avec L’histoire véridique de 813 par Jean-Louis Touchant, le premier volume des écrits sur le polar de Claude Mesplède et, l’incontournable Du polar, de François Guérif.
De quoi s’assurer quelques heures de lectures enrichissantes et passionnantes et donner envie de piller le rayon polar de son libraire.
813 est aussi présente sur le net avec son site et son blog sur lesquels on trouvera entre autres le moyen d’adhérer à l’association et/ou de s’abonner à la revue.