La mémoire courte, de Louis-Ferdinand Despreez
Johannesburg, Afrique du Sud. Tous les samedis matin, un nouveau cadavre de noir, horriblement mutilé, est retrouvé dans un lieu public. L’inspecteur Zondi, déjà quelque peu désabusé par la nation arc-en-ciel d’après l’apartheid, est chargé d’enquêter sur cette affaire d’autant plus délicate que l’on est en pleine période électorale.
Pour faire la lumière sur cette série de meurtres, Zondi va devoir s’enfoncer dans les bas-fonds qu’il connaît si bien pour y avoir longtemps vécu et dans l’histoire de son pays.
Moins connu sans doute que Deon Meyer, Louis-Ferdinand Despreez est l’autre grande voix du roman noir sud-africain. Son premier roman, La mémoire courte, est un véritable coup de poing. En l’espace de 250 pages, il nous entraine avec Zondi dans les coulisses d’une Afrique du Sud telle que l’on n’a pas forcément l’habitude de la voir ou de l’imaginer.
Dénué de tout manichéisme, ce livre, au-delà de son intrigue policière somme toute classique, présente la complexité de la société sud-africaine actuelle, mais aussi de son histoire et notamment de l’histoire de la lutte contre l’apartheid. Despreez met au service de son histoire un style direct et concis qui ne rend le récit que plus haletant.
J’aime beaucoup Deon Meyer, mais j’ai adoré Louis-Ferdinand Despreez et son inspecteur Zondi – que l’on retrouve dans le roman suivant de l’auteur, Le noir qui marche à pied. L’économie de moyens, le style direct et sans atermoiements, sans illusions non plus sur l’état de la société sud-africaine en pleine transition démocratique, permet à Despreez de hisser son récit au-delà d’un simple roman. C’est tout simplement un grand livre.
Louis-Ferdinand Despreez, La mémoire courte, Phébus, 2006. Rééd. Points policier, 2008.