L’affaire Tequila, de F. G. Haghenbeck
Sunny Pascal le détective mexicain d’Hollywood est chargé de veiller sur Johnny Weissmuller lors du festival de cinéma d’Acapulco ; une mission confiée par son ami le producteur Scott Cherris qui envisage en ce début des années 1960 de relancer la carrière de l’interprète de Tarzan. Mais les choses sont toujours plus compliquées qu’elles ne le paraissent et, entre deux cocktails, Sunny va devoir faire très attention à la vie de son client mais aussi et surtout la sienne, tant il semble que nombreux sont ceux qui envisagent de lui faire la peau.
Après Martini Shoot qui nous entrainait aux basques du détective sur le tournage de La nuit de l’iguane, revoilà donc Sunny Garcia, les plages de rêve mexicaines, les recettes de cocktails, les stars de cinéma et les tentatives de meurtres.
Comme le premier volume, L’affaire Tequila suit un parcours immuable – mise en place, complications à répétition et complexification de l’intrigue qui devient un joyeux fouillis et résolution, ponctué de recettes et petits historiques de l’invention des cocktails présentés, d’aphorismes assénés par le héros (« Si a dix ans on n’a pas une âme d’anarchiste, on ne mérite pas le titre d’enfant ») et de dialogues frais et amusants :
« -Je vais peut-être te sembler intrusif, mais c’est beaucoup d’argent que vous doit Johnny ?
-Cinq mille dollars, répondit-il aussi tranquille que s’il m’avait annoncé trois pesos.
Je m’étouffais presque avec l’un de mes glaçons.
-Il existe donc un être humain capable d’ingurgiter cinq mille dollars d’alcool.
-Eh oui, monsieur : Johnny Weissmuller. »
Tout au long de cette affaire alambiquée et – avouons-le – pas toujours très claire, c’est avec plaisir que l’on suit Sunny Pascal et les personnages hauts en couleurs qui gravitent autour de lui – apparitions étonnantes d’Ann Margret ou de John Wayne comprises. Capsule temporelle usant de tous les clichés possibles sur l’époque dans une atmosphère de cartoon assumée, L’affaire Tequila, comme précédemment Martini Shoot, joue la carte du divertissement et de l’exotisme sans conséquences. C’est vif, un peu piquant et surtout très distrayant. Entre poursuites, chasses au trésor et parties de pêche épiques, le lecteur voyage, s’amuse et passe indéniablement un très bon moment. Plaisant et reposant.
F.G. Haghenbeck, L’affaire Tequila (El Caso Tequila, 2010), Denoël, 2012. Rééd. Folio Policier, 2014. Traduit par Juliette Ponce.
Du même auteur sur ce blog : Martini Shoot.