David Vann : Sukkwan Island
Sa présence au festival international du roman noir de Frontignan est l’occasion de parler aujourd’hui de David Vann et de son premier roman, Sukkwan Island.
Père absent, Jim décide de renouer des liens avec Roy, son fils de 13 ans. Pour cela, il décide l’amener se ressourcer avec lui sur une île du sud de l’Alaska, neuf mois durant, à des centaines de kilomètres du premier être humain. Sauf que. Jim n’est pas aussi doué qu’il le pense en matière de survie. Roy n’a pas vraiment envie d’être là. Tant et si bien que la vie ne va pas tarder à devenir un enfer pour tous les deux… jusqu’au drame.
Sukkwan Island à trouvé la maison idéale en étant accueilli chez Gallmeister. C’est en effet incontestablement un roman de « nature writing » et un roman noir. Très noir. Et serré (200 pages, pas plus). C’est aussi, sans doute, le roman le plus dérangeant que j’ai pu lire ces dernières années. David Vann nous amène là où l’on ne voudrait pas aller et pourtant, on le suit. Jusqu’au bout. Partagé entre la colère, la pitié et l’écœurement.
Autant dire qu’il ne s’agit pas d’un livre que l’on lit pour se détendre un peu après le travail. Ce n’est sans doute pas un chef-d’œuvre non plus (la faute à quelques longueurs ou plutôt lourdeurs, notamment dans la deuxième partie). Mais c’est incontestablement un roman dont il serait dommage de passer à côté.
David Vann, Sukkwan Island, Gallmeister, 2010. Traduit par Laura Derajinski.