Breaking Bad, saison 2

Publié le par Yan

c6248_fr_image_26226.jpgOn avait laissé à la fin de la première saison Walter White et son acolyte Jesse Pinkman face au narco psychopathe Tuco Salamanca, ce qui semblait annoncer une saison 2 aussi violente que jouissive. C’était sans compter sur l’imagination des scénaristes qui décident d’aller là où ils doivent aller sans prendre forcément les chemins que l’on s’attendait à les voir emprunter.

De fait, l’histoire avec Tuco tourne court assez vite (mais de bien belle manière) et cette deuxième saison prend encore de la hauteur. Dans une première partie dont le thème central pourrait être l’enfermement, on voit comment Walt et Jesse se coupent des autres. Un isolement recherché dans le cadre de leur activité, mais aussi une claustration subie à cause de cette activité (dans la maison d’Hector Salamanca, l’oncle de Tuco, chez deux junkies pour Jesse ou encore dans le désert). Ces moments où les deux entrepreneurs débutants se trouvent coupés des autres, permettent par ailleurs de mettre en avant les personnages secondaires qui commencent à prendre bien plus d’épaisseur, en particulier au sein de la famille de Walter : Skyler, l’épouse, nourrit de plus en plus de soupçons à l’égard de son mari et, si elle se montre toujours aussi pressante – voire oppressante – elle gagne aussi en indépendance ; Walter White Jr n’est plus seulement un adolescent malpoli et le fils handicapé qui venait ajouter à la détresse de la situation de son père, mais commence lui aussi à s’affirmer comme un personnage indépendant voué à tenir un vrai rôle pivot dans la série ; quant à Hank, le beau-frère de la DEA, il cesse de n’être que le « beauf » de service aux blagues graveleuses et racistes pour laisser apparaître des faiblesses insoupçonnées.

Si Walt, après avoir révélé dans la première saison, tout son potentiel de violence semble glisser de plus en plus vers l’absence d’empathie – particulièrement marquée au moment de la mort de l’un des personnages secondaires de l’histoire – c’est Jesse qui prend réellement de l’ampleur dans cette deuxième saison. L’acolyte maladroit et fier à bras de la première saison devient à son tour un personnage tragique et déchiré, gagnant en humanité ce que Walt semble perdre de son côté. C’est là le thème central d’une seconde partie de saison (qui chevauche d’ailleurs la première) à partir de l’épisode où, sous la pression de Walt, Jesse part en chasse de deux junkies qui ont braqué un de ses revendeurs. Confronté à la folie de ces deux énergumènes mais aussi à la manière dont vit leur enfant, il prend violemment conscience de ce en quoi consiste soin gagne-pain. Son histoire d’amour avec Jane, autant victime que mauvaise conseillère, achève de lui donner une nouvelle dimension dans la série en contrepoint d’un Walt qui maîtrise de moins en moins sa colère et qui semble réellement animé d’un désir de mort qu’il peine à combattre.

Cette deuxième saison confirme donc tout le bien que l’on pensait de Breaking Bad à la fin de la première. Noire sans perdre son humour (avec en particulier l’arrivée de l’avocat Saul Goodman) elle est aussi une formidable étude de caractères en même temps qu’une charge intelligente contre l’Amérique bien pensante et en crise.

Voir aussi : Breaking Bad, saison 1 ; Breaking Bad, saison 3 ; Breaking Bad, saison 4 ; Breaking Bad, saison 5, première partie ;

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C
Une série que j'essaierai de voir alors. Bon weekend !
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Y
<br /> <br /> Oui, Catherine, je vous la conseille vivement! Et bon week-end à vous aussi!<br /> <br /> <br /> <br />