Bijoux d’hiver, 4 histoires courtes
Petit ouvrage né du projet de faire écrire à quatre auteurs des nouvelles autour de leur rencontre avec l’Hôtel de la Ville d’Hiver d’’Arcachon, Bijoux d’Hiver permet donc à chacun de ces écrivains de broder ayant pour cadre la ville et plus particulièrement cette ville d’hiver à l’ambiance sensiblement différente, loin de l’agitation, de la ville d’été.
Ce sont certainement les deux premières nouvelles de ce recueil qui obéissent le plus à cet impératif tandis que celles de Nathalie Bernard – variation autour du vol de la Joconde en 1911 – et d’Arnaud Cathrine – nouvelle épistolaire consacrée à une rupture – se servent plus des lieux comme une toile de fond, un élément de décor.
Jonathan Hénault, qui ouvre le recueil avec « Et Camille dans tout ça… », tout comme Hervé Le Corre dans la nouvelle « Histoire d’eau », s’emparent quant à eux des lieux pour en faire un personnage à part entière et, surtout, un personnage des plus inquiétant propre à servir de caisse de résonnance aux faiblesses ou aux étincelles de folie qui habitent les personnages qui viennent y trouver refuge. Une sorte – toutes proportions gardées – d’hôtel Overlook balnéaire.
Si la propension de Jonathan Hénault à jouer avec les mots, peut-être un peu trop parfois, vient alléger un peu l’ambiance, il n’en demeure pas moins qu’il instille à sa nouvelle une aura pesante, aux frontières de la folie, qui s’avère des plus plaisantes.
Quant à Hervé Le Corre, c’est une tragique histoire d’amour sous forme de nouvelle horrifique qui lui permet de sortir un peu du roman noir auquel il est habitué qu’il nous délivre avec malice.
Expérience originale et – ça compte aussi – beau petit objet, ce recueil, sans bouleverser le paysage littéraire, offre un moment de lecture agréable. À lire sur la jetée Thiers, la plage des Abatilles ou la dune du Pyla.
Bijoux d’Hiver, 4 histoires courtes, Éd. Bijoux de Famille, 2014.