Un maniaque dans la ville, de Jonathan Kellerman
Jonathan Kellerman est – avec Lee Child, C.J. Box ou Michael Connelly – un de ces auteurs dont on sait qu’il y a bien longtemps qu’ils ont cessé de s’aventurer dans des voies un peu originales, pour peu d’ailleurs qu’ils l’aient vraiment fait un jour, mais vers lesquels on peut revenir régulièrement avec un certain plaisir. Dans le lot, il faut bien l’admettre, Kellerman n’est pas le meilleur. Capable du pire comme du m… moins pire, il est encore capable d’offrir sporadiquement un assez agréable moment de détente.
Un maniaque dans la ville se situe dans cette catégorie. L’histoire est sans grande originalité : une femme est retrouvée assassinée, son corps mutilé – l’assassin est de toute évidence fasciné par les abats – et d’autres victimes vont assez vite être découvertes, laissant penser à la présence d’un tueur en série. Comme de bien entendu, le lieutenant Milo Sturgis fait appel à son ami psychologue Alex Delaware et la piste va s’orienter vers, tenez-vous bien, un déséquilibré.
Rien de nouveau sous le soleil, donc, mais un procedural de bonne tenue tout de même pour peu que l’on ne soit pas trop sensible aux heureuses coïncidences qui permettent parfois à l’enquête de redémarrer quand elle est de toute évidence dans une impasse. Kellerman, par ailleurs, ne s’intéresse pas du tout ici aux vies personnelles de ses deux personnages fétiches et se concentre uniquement sur son intrigue criminelle, ce qui n’est pas forcément pour déplaire tant, après pas loin de trente enquêtes, on finit nécessairement par tourner un peu en rond.
Autant dire que si l’on n’est pas trop exigeant – et l’est-on vraiment quand on décide de lire un roman de Kellerman ou de Lee Child ? – on trouve dans Un maniaque dans la ville ce que l’on peut y chercher : un roman sans surprises mais correctement mené par un auteur qui sait ce que le lecteur attend de lui : un peu de suspense, des personnages qui agissent comme ils doivent le faire et quelques retournement de situations qui ont pour eux le paradoxal avantage d’être, comme le reste, totalement attendus. De la lecture popcorn.
Jonathan Kellerman, Un maniaque dans la ville (Victims, 2012), Seuil, 2015. Rééd. Points Policier, 2016. Traduit par Frédéric Grellier. 424 p.
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