Retour sur 2015
L'année s'achève (enfin!) et c'est l'occasion de faire un petit bilan des lectures. Il y en aura eu un peu moins cette année, pour des raisons diverses et essentiellement professionnelles - ce qui vient nous rappeler qu'il y a tout de même une vraie vie en dehors de l'internet. Avec pas loin de 120 livres chroniqués, il y a tout de même de quoi faire. Pas de top 10, 15 ou 5, je n'ai pas compté, mais voici donc les lectures qui m'ont marqué cette année.
Il y a eu quelques belles et bonnes choses côté français. La plus belle est franco-mexicaine, en fait, magnifique livre à quatre mains de Sébastien Rutés et Juan Hernández Luna, roman total dans lequel le lecteur peut se laisser porter et trouver ce qu'il veut : Monarques, chez Albin Michel. Il y a aussi eu deux femmes aux écritures singulières, chacune dans leur genre. Anne Bourrel et son road-movie presque arrêté, Gran Madam's, à la Manufacture de Livres, et fruit de la collaboration de la même Manufacture et des éditions Écorces, la réédition du sublime Clouer l'ouest, de Séverine Chevalier (je triche, oui, il n'est pas de cette année, mais bon, je fais ce que je veux) en ouverture de la belle collection Territòri qui nous promet encore de très belles choses. Dans un genre complètement différent, DOA nous a agréablement surpris avec un roman dense et impressionnant en pleine guerre d'Afghanistan : Pukhtu Primo, en Série Noire. Et, last but not least, Alexandre Schoedler, nous a gratifié d'un somptueux retour dans lequel il confirme son statut de pire auteur de sa génération avec le divinement nul Dark Secrets qui aura nécessité pas moins de deux chroniques.
Du côté du reste du monde, le lecteur de ce blog s'en doute, il y d'abord le retour fracassant de Serge Storms et de son comparse Coleman dans le foutraque et hilarant Torpedo Juice, de Tim Dorsey, chez Rivages.
Gallmeister a de son côté inauguré une belle nouvelle collection, Néo Noir avec, parmi les premiers romans, le très beau et émouvant retour de Benjamin Whitmer avec Cry Father. Autres retours attendus et réussis, Iain Levison et Ils savent tout de vous, chez Liana Levi et Boris Quercia et Tant de chiens chez les toujours excellentes éditions Asphalte. On notera aussi le premier volume d'une série annoncée au Seuil avec Du sang sur l'arc-en-ciel, polar intelligent et passionnant du sud-africain Mike Nicol, et l'exhumation par les exigeantes éditions Tusitala d'un roman culte américain d'une très grande beauté : Le voleur de voitures, de Theodore Weesner.
Pour finir, on signalera de nouveau le plus bel essai consacré au polar cette année : Elmore Leonard, un maître à écrire, somme érudite, amusante et passionnant de Laurent Chalumeau, chez Rivages.
Si vous n'avez pas encore tout lu, vous savez ce qu'il vous reste à faire. Bonnes lectures.