Tyler Cross, de Nury et Brüno
On reste dans le noir mais, une fois n’est pas coutume on fait un détour du côté de la bande dessinée. Tyler Cross, donc, est un braqueur. Et Di Pietro, un boss de la mafia l’a chargé d’intervenir dans un deal entre son neveu et des mexicains pour récupérer une vingtaine de kilos d’héroïne. Bien entendu, rien ne va se passer comme prévu et, paumé au fin fond du Texas Cross va devoir essayer de tirer les marrons du feu et d’échapper à tous ceux qui voudraient le voir mort.
Voilà donc une bande dessinée qui vaut le détour. Le scénario de Fabien Nury, sans être foncièrement original, recycle plaisamment les codes du roman et du film noirs. Le hors-la-loi froid comme la mort – qui n’est d’ailleurs pas sans rappeler par bien des aspects le Parker de Richard Stark –, la ville sous la coupe d’une famille de brutes, sorte de nid de crotales dans lequel Tyler Cross se trouve projeter et où il va devoir gérer froidement les obstacles qui se dressent devant lui, les différentes factions qui s’affrontent, des femmes fatales… le tout dans un Texas fantasmé des années 1950-1960.
À cela vient s’ajouter un graphisme faussement simple et qui se révèle bien plus dynamique qu’il en l’air de prime abord une fois qu’il se fond avec le scénario.
Bref, nous voilà face à une bonne BD hardboiled bien fichue, prenante, avec ce qu’il faut de violence et d’aventures. Ça dézingue, ça conspire, les avocats sont pourris, les mafiosi n’ont aucun code de l’honneur, les méchants sont très méchants et les gentils aussi. De quoi passer un bon moment.
Nury & Brüno, Tyler Cross, Dargaud, 2013. 92 p.
Des mêmes auteurs sur ce blog : Tyler Cross : Angola ;