La fractale des raviolis, de Pierre Raufast
Trompée par son mari, une femme décide de s’en débarrasser. Pour cela, rien de bien compliquer : des raviolis faits maison, de la digitale pourpre, et le tour est joué. Sauf, bien entendu, si le hasard s’en mêle et qu’un pauvre enfant se trouve sur le point d’être convié à partager le repas destiné à l’époux volage. Et puis tout s’arrête. Car à ce moment-là la narratrice prête à assassiner son mari se souvient de sa jeunesse. Dès lors, les récits s’enchaînent, s’imbriquent, oscillant entre réalité et fiction jusqu’à ce final qui nous ramènera au début.
Ce roman fractal fait donc se succéder les histoires : prostitution, élimination de rats-taupes envahissant, trafic d’art, robotiques… les thèmes s’accumulent, se répondent, s’emboîtent sous forme de contes tour à tour tragiques ou comiques mais toujours enlevés. C’est là la réussite de Pierre Raufast : transformer son lecteur en sultan des Mille et une nuits suspendu aux lèvres de Shéhérazade et entrainé sans y prendre garde dans cette suite de récits enchâssés.
Et c’est donc avec un plaisir enfantin que l’on se laisse aller à suivre l’esprit en escalier de Raufast qui, sans révolutionner la littérature, offre à son lecteur un moment de lecture incontestablement bon, amusant sans être creux. Un joli petit bouquin.
Pierre Raufast, La fractale des raviolis, Alma, 2014.
Merci à Laure pour cette lecture.